Politique
Assaut de Melilla: 13 migrants condamnés à deux ans et demi de prison
18/08/2022 - 13:21
Youness OubaaliKhaled Ameiz, de l'Autorité de défense des migrants, a souligné qu'ils avaient été poursuivis pour des délits et des crimes, et a souligné que deux membres des forces publiques avaient donné des témoignages médicaux, décrivant les dommages qu'ils avaient subis.
Les intéressés confirment qu'ils se sont rendus illégalement au Maroc, où la plupart ont reçu l'aide de gardes-frontières algériens pour entrer sur le territoire marocain, tandis que d'autres sont entrés à partir de postes frontière non gardés.
La défense a estimé qu'ils devraient bénéficier de la plus grande atténuation, compte tenu de leur âge et de leurs circonstances, tandis que le ministère public a souligné que les accusations étaient retenues contre eux et ils ont été arrêtés en flagrant délit.
Ce verdict fera l’objet d’un appel comme confirmé par Ameiz dans sa déclaration à SNRTnews.
Le tribunal de première instance de Nador a rendu, le 19 juillet, son jugement contre les assaillants responsables. Selon une source judiciaire, les personnes poursuivies, divisées en deux groupes, ont été condamnées à 11 mois de prison ferme et 3.500 dirhams chacun, au profit de la partie civile et des membres des forces publiques. La même source a indiqué que les avocats de la défense ont décidé de faire appel.
Les prévenus étaient poursuivis pour "outrage à des agents publics dans l'exercice de leurs fonctions, et violences à leur encontre", "désobéissance", "atteinte à l'ordre public", et "possession d’armes blanches dans des circonstances menaçant la sécurité publique et la sûreté des personnes et des biens." Ils ont également été poursuivis pour "coups et blessures avec arme", "facilitation et organisation de voyages clandestins d'étrangers hors du territoire national", "entrée et sortie clandestines du territoire national, et rassemblement armé sur la voie publique".
Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a rappelé, le mercredi 13 juillet, que les forces de l'ordre ont eu recours au gaz lacrymogène et autres armes non létales pour faire face aux tentatives massives des migrants. Ces derniers ont, pour leur part, utilisé des pierres, des bâtons et des outils tranchants pour prendre d'assaut la clôture séparant Nador et Melilla.
Le rapport indique que les données collectées et les témoignages recueillis sur les méthodes adoptées pour franchir la clôture métallique ont permis d’élaborer un cadre général chargé d’enseignements relatifs aux formes, évolutions et mutations qui caractériseront inévitablement les futures tentatives menées par les migrants.
Le rapport conclut ainsi que les décès enregistrés ont été causés par asphyxie mécanique sur suffocation provoquée par la bousculade et l’agglutination du nombre important de victimes dans un espace hermétiquement clos (catastrophe de masse), avec mouvement de foule en panique.
L'autopsie demeure la seule voie à même de déterminer avec précision les causes de décès dans chaque cas. La commission précise qu'elle n’a pu déterminer si l’origine des blessures de certains migrants qu’elle a visités provenait des chutes et des bousculades ou de blessures résultant d’un recours disproportionné de la force.
Aziar Yassir (Journaliste stagiaire)
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