Politique
100 jours du gouvernement: le bilan des réformes
20/01/2022 - 07:04
Lina IbrizLors d’une interview avec les deux chaînes nationales Al Aoula et 2M, le Chef du gouvernement a assuré que l’action de l’Exécutif pendant les 100 premiers jours de son mandat reflète sa détermination à concrétiser ses engagements. "Nous sommes conscients que les citoyens attendent beaucoup de nous puisque nous sommes venus avec des promesses et programmes électoraux qu’ils souhaitent voir se concrétiser très prochainement", a-t-il dit.
Un des engagements phares formulés par le gouvernement est le renforcement des piliers de l’Etat social. Dans ce cadre, Akhannouch a indiqué que son gouvernement s’est attaqué à trois secteurs majeurs, à savoir la santé, l’éducation et l’emploi.
"Nous sommes venus pour introduire des réformes. Huit millions de Marocains ont voté, dont cinq millions pour la majorité gouvernementale. La majorité des Marocains veut donc des réformes. Et nous ne retirerons pas ces réformes dans le future", a-t-il déclaré.
Généralisation de la protection sociale … une tâche difficile
"Il nous incombe aujourd’hui d’implémenter le chantier de la généralisation de la protection sociale. La mise en œuvre de ce chantier n’est pas une tâche facile", a indiqué Aziz Akhannouch. "C’est un honneur pour le gouvernement d’implémenter un si grand chantier lancé par SM le Roi", a-t-il ajouté.
Néanmoins, selon le Chef du gouvernement, la mise en œuvre de ce chantier s’accompagne de plusieurs difficultés, notamment au niveau de l’élaboration et de la gestion des cotisations qui nécessitent beaucoup de réflexion et afin de mettre en place des formules adaptées à chaque catégorie professionnelle.
Néanmoins, le gouvernement a pu faire face à ces difficultés et a entamé la mise en œuvre de la généralisation de la protection sociale pour "11 millions de personnes dans un délai réduit", s’est félicité Akhannouch rappelant que "14 décrets ont été adoptés par le conseil du gouvernement" afin de permettre l’avancement de ce chantier.
L’étape prochaine concernera l’inclusion des adhérents du régime de RAMED a par ailleurs souligné le Chef du gouvernement.
Dialogue social ... vers l'institutionnalisation
S’étant engagé à rétablir et renforcer le dialogue social au cours dès le début de sa campagne électorale, Akhannouch n’a pas trouvé de problème à aborder le sujet ce mercredi soir, alors que son gouvernement vient de franchir une étape importante dans ce sens hier mardi.
Rappelant la rencontre qui l’a réuni avec le ministre de l’Enseignement Chakib Benmoussa et les syndicats de l’enseignement, et qui a abouti à la signature d’un accord concernant la nécessité d'une réforme du statut particulier du personnel du ministère de l'Éducation nationale, Akhannouch a réitéré l’engagement de son gouvernement à renforcer le dialogue social.
Il a par ailleurs révélé que d’autres réunions auront lieu "à compter du mois de février afin de se mettre d’accord sur un modèle de travail pour préparer le dialogue social et pour son institutionnalisation".
"Nous pensons que les syndicats et les activités syndicales ont une grande importance dans le cadre de l’Etat social que SM le Roi veut consacrer", a-t-il assuré.
Enseignement … des réformes controversées
La réforme du secteur de l’enseignement consiste en deux volets, selon le Chef du gouvernement. Si le premier est logistique, le deuxième, beaucoup plus crucial, concerne les ressources humaines.
Pour Akhannouch, le premier volet de la réforme de l’enseignement est d’ordre logistique. Il s’agit en effet de garantir les moyens nécessaires pour permettre la scolarisation des élèves dans les meilleures conditions possibles en leur garantissant le transport scolaire, des écoles communautaires, des repas dans les écoles …, a-t-il détaillé.
Le deuxième volet, auquel Akhannouch accorde énormément d’importance et qu’il considère comme "élément essentiel" de la réforme du secteur est celui de "la compétence" des ressources humaines.
"Nous souhaitons faire de l’enseignement un véritable métier. Et que les personnes qui enseignent choisissent l’enseignement en tant que métier", a-t-il expliqué en défendant les nouveaux critères de recrutement des enseignants instaurés par le gouvernement.
Emploi .. le grand pari
Le gouvernement est critiqué pour l’instauration de nouveaux critères de recrutement des enseignants que plusieurs jugent n’ont pris en considération la dimension sociale. En réponse à ce point, Akhannouch a assuré que les personnes n’ayant pas pu intégrer le domaine de l’enseignement à cause du critère de l’âge pourront bénéficier d’autres opportunités.
L’Etat recrute annuellement 45.000 fonctionnaires dans différents secteurs, et il existe de nombreuses opportunités dans le secteur privé auquel le gouvernement souhaite donner un nouveau dynamisme, a indiqué Akhannouch.
Dans cette veine, le Chef de l’Exécutif a indiqué que le programme Awrach lancé le 12 janvier a justement pour objectif de créer 250.000 emplois directs sur la période 2022-20023, moyennant un budget de 2,25 milliards de dirhams. Ce programme ne permettra pas, selon Akhannouch, uniquement de créer des emplois et assurer une source de revenue aux jeunes Marocains, mais constituera également une opportunité pour apprendre, développer leurs compétences et acquérir de l’expérience professionnelle.
"Nous faisons face à une pandémie, et personne n’a la clé pour résoudre tous les problèmes. Mais nous devons soutenir les citoyens et leur garantir des opportunités afin de redonner vie au marché de l’emploi", a-t-il soutenu.
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