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Hausse mondiale des prix du gaz, vers une crise énergétique?
01/10/2021 - 20:00
Ryan PotierDepuis le début du mois, les cours du gaz, cotés à la bourse de Rotterdam, ont explosé tous les records en dépassant, mercredi 29 septembre 2021, la barre des 70 euros. Une progression de 300% par rapport au début de l’année, et la situation ne risque pas de s’arranger puisque la saison froide, où la demande en gaz est la plus élevée n’a pas encore débutée.
Le gaz naturel est principalement utilisé pour le chauffage, l’industrie, ainsi que la production d’électricité. Une telle flambée des prix toucherait donc de plein fouet tous les acteurs de ces différents secteurs. De nombreuses entreprises ont vu leur facture énergétique doubler depuis le début du mois.
L’Europe est particulièrement touchée par cette hausse des prix puisque la quasi-totalité du gaz qui y circule est importée. Les Pays-Bas devraient bientôt stopper leur production, faisant ainsi de la Norvège le dernier producteur gazier du continent. La moitié de ces importations viennent de la Russie, le premier producteur mondial, et le reste est partagé entre d’autres pays producteurs, tels que l’Algérie ou encore la Libye.
20% du courant électrique circulant en Europe est produit partir du gaz. Une telle augmentation des prix de ce dernier implique donc forcément une hausse des prix de l’électricité. Pour pallier à cela, la France a par exemple, annoncé mettre en place un « bouclier tarifaire » pour préserver les foyers de cette flambée des prix de l’énergie. Le tarif du gaz sera ainsi bloqué au taux actuel jusqu’au mois d’avril 2022.
En Angleterre, la flambée historique des prix du gaz a provoqué la mise à l’arrêt de deux des principales usines de production de CO2 du pays. Principalement utilisé dans la chaîne de froid, et l’abattage des animaux, un arrêt de la production faisant craindre un risque de pénurie dans le secteur agroalimentaire. Un accord a donc été établi entre le Royaume-Uni et le groupe américain CF Fertilizers pour permettre de maintenir un approvisionnement stable en CO2.
Cependant, l’hiver s’annonce rude puisque la demande en gaz devrait augmenter davantage, principalement à cause de la baisse des températures et donc de la nécessité d’avoir recours au chauffage.
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