Economie
Industrie aéronautique, vers une relance décarbonée ?
19/05/2021 - 15:40
Meryem Ait Ouaanna
L'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) a organisé ce mercredi 19 mai 2021 en partenariat avec le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et ABE, l’édition 2021 des Aerospace Meeting Casablanca, sous le thème “Le Maroc Aéronautique ... vers une relance décarbonée".
En raison de la pandémie du coronavirus, le secteur aéronautique mondial a connu une des périodes les plus difficiles de son histoire. Par ailleurs, la crise sanitaire a identifié non seulement des faiblesses, mais également des forces et des opportunités. La décarbonation s’est révélée dans l'urgence sanitaire comme l’urgence écolo qui dessinera l’avenir de l’industrie aéronautique. Comment notre industrie fera-t-elle face aux défis technologiques pour mener à bien sa transition énergétique ? Une question à laquelle ont tenté de répondre plusieurs acteurs du secteur aéronautique marocain dans le cadre d’une conférence organisée ce mercredi 19 mai 2021 par l'Agence Marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) en partenariat avec le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et ABE.
L'indispensable décarbonation
Selon Karim Cheikh, président du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS), la décarbonation est un chantier prioritaire. "L’industrie aéronautique traverse de fortes turbulences à l’échelle mondiale. Cette turbulence a permis à nos écosystèmes de fixer un plan d’action prioritaire, de revisiter l’offre et puis de structurer nos actions. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de l’empreinte carbone, de l’avion vert, de la propulsion à hydrogène".
"Pour ce faire, les chantiers clé dans lesquels on doit être présents par obligation sont la décarbonation de notre production, la digitalisation de nos procédés industriels, l’industrie 4.0 et également impulser la partie ingénierie et recherche & développement dans nos secteurs. Si on ne se met pas dans ces chantiers prioritaires l’impact de la crise sera encore plus important. Donc pour conserver et améliorer notre offre marocaine, on se doit d’être présents", souligne le président du GIMAS.
Pour sa part, Afaf Saaidi, directrice des Industries aéronautiques, navales, ferroviaires et énergies renouvelables au Ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, a mis la lumière sur les différentes mesures mises en place par le Maroc en termes de décarbonation. "La décarbonation n’est pas un choix, c’est une priorité qui s’impose pour gagner en compétitivité. Heureusement que le Maroc a fait le pari du développement durable ces dernières années. Nous avons de la chance que SM le Roi Mohammed VI a réalisé un certain nombre de réformes et d’investissements à travers notamment tous les programmes éoliens et photovoltaïques qui permettent de lancer la transformation de notre économie et pouvoir décarboner". Et d'ajouter: "En termes de mesures et d’actions entreprises, la transformation de l’AMEE en agence d’exécution du volet économie verte qui chapeaute tous les programmes, efficacité énergétique, développement durable, économie circulaire de manière générale. Aussi, les plans de relance 2021-2023 a classé la décarbonation comme priorité absolue".
Réduire l'empreinte environnementale
De son côté, Jérôme Bouvard, directeur général de Safran Nacelles Maroc a évoqué les axes de la politique du groupe en rapport avec le climat. "Parmi les principaux axes de Safran c’est d’avoir des avions plus sobres énergétiquement". Et de poursuivre: "Si on arrive à installer les moteurs LEAP sur l’ensemble des avions, on arrive déjà à gagner 15% sur l’ensemble de la flotte. Safran travaille également sur l'optimisation des pôles, des trajectoires etc. Sur la partie industrielle, le groupe a développé un plan ambitieux de réduction des émissions de CO2. Ce plan porte sur l’ensemble des activités et acteurs directs et indirects de la fabrication des produits".
Dans la même veine, Bernd Ewers, vice-président, France et Europe du Sud chez Collins Aerospace, a exposé les différentes actions mises en place par le groupe afin de parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre. "La réduction de notre empreinte environnementale est un pilier stratégique pour Collins Aerospace. Cela veut dire d’abord la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réduction de la consommation d’eau, la gestion des déchets et enfin la réduction des risques chimiques".
Et de souligne: "Chez Collins Aerospace, nous avons commencé depuis plusieurs années à travailler sur ce sujet et depuis 2015, nous avons pu réduire de 24% nos émissions de gaz à effets de serre. Depuis plus de 10 ans, nous avons investi dans des moyens de production plus économes et plus respectueux de l’environnement. Pour notre site au Maroc, 40% de nos pièces viennent de fournisseurs marocains locaux, cela minimise le transport et par conséquent la consommation de carbone. Si on prend l’ensemble de ces mesures, depuis 10 ans nous avons pu réduire de moitié nos émissions de CO2 et notre consommation d’eau".
Dans le cadre de cette rencontre, les industriels membres du Groupement des Industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) ont procédé à la signature d'un engagement morale pour la décarbonation.

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