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La Banque mondiale alerte sur une reprise économique fragile en Algérie
29/12/2021 - 20:34
Lina IbrizDans son rapport publié il y a quelques jours, la Banque mondiale (BM) revient sur les récentes évolutions économiques qu’a connues l’Algérie sur fond de pandémie et présente les prévisions de croissance de l'économie du pays.
"Une reprise économique fragile"
L’économie algérienne a bénéficié de la hausse de la demande et des prix des hydrocarbures. Bien que le pays n’a pas pu retrouver le même niveau de production de pétrole d’avant la crise sanitaire, la production de gaz s’est envolée parallèlement à un rebond de la demande européenne et à une augmentation significative de la part de marché algérien sur le continent européen. La production de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié (GNL) a bondi de 25,4 % et 12,1%, respectivement, en glissement annuel, apprend-on du rapport de la Banque mondiale.
En revanche, le segment hors hydrocarbures de l’économie n’a pas connu la même dynamique. En effet, le PIB hors-hydrocabures a enregistré un recul de 3,2 % et de 4,8 % en glissement trimestriel aux 1e et 2e trimestres 2021, pour s’établir au 1e semestre 2021 à un niveau de 3,9 % inférieur à son niveau du 1e semestre 2019.
"En l’absence d’une mise en œuvre rapide de l’agenda de réforme, la reprise sera fragile et se détériorera à moyen terme", notent les auteurs du rapport qui prévoient que la croissance du PIB réel atteindra 4,1 % en 2021, puis diminuera progressivement à moyen terme.
Explosion de la dette en 2021
L’envolée des cours mondiaux des hydrocarbures et la hausse des exportations ont contribué à réduire nettement les besoins de financement extérieur, et permis de stabiliser à court terme les besoins croissants de financement domestique. Les émissions obligataires et la dette publique ont, quant à eux, bondi à l’issue des neuf premiers mois de 2021.
Selon la banque mondiale, la dette publique interne a augmenté de 12,9 % entre fin 2020 et fin juillet 2021, alors que la mise en place d’un programme massif de rachat des créances des entreprises publiques économiques (EPE) d’une valeur excédant les 15,3 milliards USD, financé par des émissions obligataires domestiques a contribué à l’augmentation de cette dette.
La hausse de l'inflation
En octobre 2021, l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint son niveau le plus élevé depuis 2021, enregistrant une hausse de 9,2 % en glissement annuel.
La production agricole et les efforts de rationalisation de subventions alimentaires et des importations confrontés à une sécheresse précoce, les prix des produits alimentaires ont rapidement grimpé. Les prix des produits alimentaires frais ont donc enregistré une augmentation de 16,5 % et ceux des produits industriels ont connu une hausse de 12,3 % en glissement annuel. A leur tour, les prix des produits importés et des biens manufacturés ont connu une augmentation accélérée, alors que la dépréciation du taux de change s’est poursuivie.
Par conséquent, le pouvoir d’achat des ménages algériens s’est considérablement affaibli. L’inflation alimentaire a notamment impacté le pouvoir d’achat du segment le plus vulnérable de la population qui a été "disproportionnellement" affecté en 2021.
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