Monde
La K-culture, ou le soft power coréen
28/11/2021 - 09:30
Ryan PotierUn an plus tôt, c’est le film "Parasite" du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho qui raflait 4 Oscars lors de la prestigieuse cérémonie américaine ou encore le groupe de K-pop BTS qui explose de nouveaux records à chaque sortie d’un nouveau single avec des dizaines de millions de fans à travers le monde. Comment s’explique ce déferlement de la culture sud-coréenne dans la pop-culture mondiale ?
Dans les années 90, les chinois inventent le terme "Hallyu", ou "vague coréenne" pour décrire l’augmentation importante de la diffusion de la culture du divertissement sud-coréenne. Loin d’être aujourd’hui cantonnée au cinéma et à la musique, c’est tout le mode de vie coréen qui se propage puisqu’on parle aujourd’hui de K-beauty, ou même de K-food.
La clé de cette réussite est sans doute d’abord l’investissement du pays dans la production culturelle. Dans un entretien accordé au journal "Le Figaro", le ministre de la Culture sud-coréen, Hwang Lee, indiquait que le gouvernement subventionnait la création culturelle à hauteur d’un milliard de dollars annuels, sans jamais intervenir dans le processus créatif.
En 2020, les exportations de l’industrie culturelle sud-coréenne ont totalisé 10,8 milliards de dollars de recettes, soit une progression de 12% en deux ans seulement. D’après Hwang Lee, cette forte augmentation s’explique notamment par la pandémie qui a renforcé les envies de divertissement, de spectacle et d’évasion des spectateurs en raison des confinements et autres restrictions de voyage. Des restrictions qui ont ainsi profité à la grande diversité de contenu que proposent les coréens.
Le gouvernement sud-coréen a également mis en place un comité qui pilote la "quatrième révolution industrielle". En effet, ce sont 200 milliards de dollars qui seront investis sur cinq ans pour appuyer la fusion entre l’industrie et les médias. Forte d’un écosystème numérique extrêmement développé, la Corée du Sud compte soutenir la création culturelle en l’agrémentant d’outils technologiques. Le RCC ou Reality Connected Cinema par exemple, est une nouvelle expérience de cinéma immersif, à mi-chemin entre le jeu vidéo et le film actuellement en test au Pays des matins calmes et c’est sur ce genre d’innovations que le gouvernement sud-coréen mise pour le futur.
Cette forte augmentation de la consommation de culture coréenne devrait aussi impacter positivement le secteur du tourisme dans le pays. Le gouvernement espère capitaliser sur le "Hallyu" pour accueillir à 30 millions de visiteurs étrangers annuels, contre 17 millions avant la pandémie.
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