Art & Culture
"Le Plaisir Paradoxal" de Youssef Wahboun: une plongée dans l'art visuel marocain
25/01/2025 - 22:29
Mohammed Fizazi
L'Espace Artorium du TGCC a accueilli, jeudi 22 janvier, une rencontre artistique animée par l'écrivain et journaliste Fedwa Misk. Youssef Wahboun, critique d'art et artiste-peintre, y a présenté son dernier ouvrage, "Le Plaisir Paradoxal. Écrits sur les arts visuels au Maroc", publié par House of Beau Art Éditions.
Cet ouvrage, qui rassemble des articles publiés entre 2012 et 2022, propose une analyse approfondie de la scène artistique marocaine, tout en rendant hommage à des artistes disparus et en célébrant ceux qui continuent de marquer leur époque.
Youssef Wahboun, à la fois critique d'art et artiste-peintre, y est revenu sur la genèse de ce projet. Il a insisté sur le manque d'ouvrages sur l'art marocain et la nécessité de documenter cette scène artistique. Pour l'auteur, la culture visuelle et l'histoire de l'art sont essentielles pour comprendre notre passé et notre présent. Youssef Wahboun a expliqué que son livre rassemble des textes écrits sur une décennie, offrant ainsi une vision à la fois rétrospective et actuelle de l'art marocain.
"Le Plaisir Paradoxal" est structuré autour de plusieurs thèmes et artistes qui ont marqué la scène artistique marocaine. Il comprend des analyses d'expositions, des critiques d'œuvres et des réflexions sur l'évolution de l'art visuel au Maroc. Youssef Wahboun y explore des artistes tels que Mohamed Chabâa, Farid Belkahia, et d'autres figures importantes, tout en rendant hommage à ceux qui ont disparu mais dont l'influence persiste. Il y analyse comment les artistes marocains ont navigué entre figuration et abstraction, tout en explorant de nouvelles techniques et médiums.
Youssef Wahboun a partagé son processus de création, expliquant comment il s'efforce de proposer des lectures personnelles tout en restant fidèle à l'œuvre de l'artiste. Pour lui, la critique d'art doit être au service de l'œuvre, et non l'inverse. Il a également souligné que son approche mêle analyse rigoureuse et sensibilité artistique, ce qui donne à ses textes une dimension littéraire et poétique particulière.
La rencontre a également été l'occasion de discuter des défis auxquels fait face la critique d'art au Maroc. L'auteur a évoqué la difficulté d'accéder à certaines œuvres, souvent gardées sous clé par des galeries soucieuses de préserver un effet de surprise. Cette situation rend le travail du critique d'autant plus complexe, car il doit souvent se contenter de ce qui est disponible, sans pouvoir accéder à l'ensemble de l'œuvre d'un artiste. Wahboun a également déploré le manque de soutien institutionnel et politique pour l'art, soulignant que l'histoire de l'art marocain reste encore à écrire. Il a notamment évoqué le cas d'artistes comme Mohamed Chabâa et Farid Belkahia, dont les œuvres mériteraient d'être mieux documentées et diffusées.
Enfin, Youssef Wahboun a partagé son rêve de publier un "dictionnaire amoureux" de l'art marocain, un projet qui lui tient à cœur mais qui se heurte à des obstacles pratiques, notamment l'accès aux images et aux archives. Malgré ces défis, il reste optimiste et déterminé à continuer son travail de critique et d'artiste, contribuant ainsi à enrichir la culture visuelle marocaine.

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