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Maroc-Croatie: un point du nul et trois points à retenir
23/11/2022 - 17:00
Nassim El KerfUn précieux point pour entamer l'aventure. C'est le résumé du discours du sélectionneur, Walid Regragui et tous les Lions de l'Atlas à l'issue du match d'ouverture du groupe F en Coupe du Monde, face à la Croatie finaliste du dernier Mondial.
En bon outsider, le Maroc a cru en ses chances sans pour autant se précipiter en quête d'exploit face à une des équipes les mieux organisées de cette édition de 2022. Face à un adversaire aussi expérimenté, les Lions ont essayé de déployer leur jeu mais sont surtout restés concentrés en défense pour faire douter leur adversaire, favori du groupe aux côtés de la Belgique. De ce point si important, nous retenons trois points importants, sur lesquels l'équipe nationale peut capitaliser en vue des deux prochaines sorties contre la Belgique ce dimanche, et face au Canada le 1er décembre.
Des lignes resserrées
Face à la formation croate dotée d'un milieu de terrain en or composé du trio Brozovic, Modric et Kovacic qui évoluent respectivement à l'Inter Milan, au Real Madrid et à Chelsea, Walid Regragui a bien planifié son "coup". Avec des adversaires aussi expérimentés et qui évoluent ensemble depuis plusieurs années en sélection, l'erreur était interdite et les Lions l'ont bien compris dès l'entame du match.
Les Lions n'avaient pas de marge pour entrer tardivement dans le match. L'enjeu et la pression du premier match de la compétition s'est faite ressentir avec deux ou trois pertes de balle évitables. Mais au premier arrêt de jeu, le sélectionneur a remis les pendules à l'heure et a appelé Selim Amallah et surtout Sofyan Amrabat pour le rejoindre près de la ligne. Le sélectionneur, de par ses gestes, explique qu'il faut resserrer les lignes pour limiter les espaces et étouffer le trio croate. Depuis, les joueurs de l'équipe nationale se sont d'avantage appliqué pour rapprocher notre milieu de terrain de la défense.
Seul en pointe, En-Nesyri semblait détaché et esseulé mais ce dernier, fidèle à lui-même, a été très généreux sur le terrain mais a manqué de lucidité au moment de reprendre de la tête un amour de centre, signé Hakim Ziyech. La manière avec laquelle les Lions étaient solidaires a rendu la tâche difficile à l'adversaire qui se dirigera aux vestiaires, tête basse.
Solidarité, et bonne agressivité
Pour les outsiders dans la plus grande des compétitions, l'agressivité est la clef des duels face aux "favoris" et aux habitués des grands rendez-vous. Face à la Croatie, les Lions de l'Atlas savaient ce qu'ils avaient à faire au niveau de l'intensité pour intimider l'adversaire.
L'état d'esprit irréprochable des Lions se faisait ressentir dans les duels. Dans les airs, le duo Aguerd-Saïss était impérial. Achraf Hakimi a rendu la vie difficile à Perisic qui est un sérieux client qui joue des deux pieds et qui prend parfaitement la profondeur. Le duel entre les deux hommes se prolongeait en phase offensive des Lions, puisque le Croate a accompagné toutes les montées de notre latéral droit qui espérait apporter le surnombre avec ses dédoublements qu'il a limité ce matin, pour donner la priorité à ses tâches défensives.
Hakim Ziyech était un élément essentiel du plan défensif de Regragui. Premier à soutenir Hakimi, il n'hésitait pas à faire les efforts nécessaires dans le repli, quitte à sacrifier son apport offensif pour le groupe. Dans cette configuration, seuls Azzeddine Ounahi et Sofiane Boufal n'étaient pas dans un grand jour. En manque d'inspiration, les deux joueurs n'ont pas réussi à faire la différence balle au pied et apporter ce plus tant espéré en attaque. Défensivement, ils n’ont pas hésité à faire les efforts, mais pour se rendre disponibles pour leurs coéquipiers en phases offensives ils se sont montrés hésitants et pas du tout en confiance.
De la place pour surprendre
L’avantage pour les Lions de l’Atlas et les outsiders dans ce genre d’oppositions, c’est qu’ils ont de la marge pour surprendre contrairement à leurs adversaires qui sont de véritables livres ouverts, puisque le monde entier connaît leurs stars, leurs joueurs et leurs potentiels.
Sur le banc, des noms «méconnus» ou moins en vue dans la scène footballistique internationale ont toujours leurs cartes à jouer s’ils ont l’occasion de jouer quelques minutes, ils se doivent de leur faire sans complexes. En équipe nationale, Yahya Attiat-Allah, qui a remplacé Noussair Mazraoui qui est sorti blessé représente parfaitement cet effet de surprise dont on pourrait profiter lors des prochains rendez-vous.
Sans complexes, le joueur du Wydad remplacera parfaitement le latéral du Bayern Munich pour faire aussi bien, voire mieux que le titulaire. Yahya a apporté beaucoup d’explosivité et d’agressivité. Gaucher contrairement à Mazraoui le droitier, il était plus à l’aise dans ce couloir pour les sorties de balles et pour trouver ses coéquipiers bien placés au milieu de terrain.
En plus de ces joueurs qui peuvent en effet être des facteurs X, comme Bilal El Khannouss ou même Walid Cheddira, les Lions avaient de la place pour aller encore plus chercher leurs adversaires frustrés par moment à force de se heurter à la défense bien organisée des Lions de l’Atlas. Mais l’enjeu du premier match, et l’ordre des oppositions (Belgique dimanche prochain ndlr) a freiné les hommes de Regragui qui ont préféré se contenter du point du nul, plutôt que de se jeter pour aller chercher l’exploit et les trois points, même s'il y'avait de la place pour aller chercher au moins un but.
Face à la Belgique dimanche prochain, l’équipe nationale aura cette marge pour aller surprendre. Aborder le match avec le respect envers l’adversaire et sa qualité, mais sans pour autant en avoir peur pour aller pourquoi pas, chercher la victoire en prenant exemple sur le Japon tombeur de l’Allemagne (1-2) et l’Arabie Saoudite qui a fait chuter l’Argentine, sur le même score.
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