Economie
Mobilité électrique et durable: les principaux leviers de développement, selon la CGEM
03/11/2022 - 16:07
Mohammed FizaziLors de son intervention à l'inauguration de la 15e édition de l'Elec Expo, Bachiri a rappelé que la consommation de l'énergie dans le secteur des transports a augmenté de 25% 2010 et 2018. "Le secteur pose l'un des plus grands défis en politique de développement durable, étant donné ses impacts aussi bien économiques que sociaux et environnementaux", a-t-il souligné.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, le secteur représente un enjeu stratégique majeur "en termes de planification des infrastructures, de choix modaux et de développement de nouvelles technologies, dont les véhicules électriques". Et d'ajouter que le marché de l'automobile au Maroc connait une évolution lente en ce qui concerne la transition vers les énergies électriques, l'hybride en grande partie.
En effet, le marché produit uniquement 4% de véhicules hybrides, et moins de 1% de véhicules électriques à 100%. Ainsi, toujours selon Bachiri, la CGEM a initié, en collaboration avec les parties publiques concernées, une étude qui vise à définir une feuille de route nationale pour la mobilité électrique et durable. Celle-ci servira à préparer les entreprises à la transition en cours et à contribuer à atteindre les objectifs fixés par le nouveau modèle de développement dans son volet sur les énergies renouvelables (40% de prévalence à l'horizon 2035).
Bachiri ajoute que plusieurs défis d'ordre réglementaire, technique, économique, social et politique nécessitent une mise à niveau afin de faciliter l'introduction et l'adoption d'une mobilité propre au sein du Royaume. Le responsable a également souligné que le développement d'une mobilité électrique au Maroc devra se baser sur six principaux leviers:
1. La maîtrise des besoins et leur planification pour les différents types de véhicules (automobiles, scooters etc.), et pour les différentes étapes, en distinguant un phasage sur les marchés riches, les flottes captives, les premières commercialisations et l'utilisation de masse.
2. La participation active du pouvoir public sur tous les échelons pour satisfaire les différents objectifs de la politique des transports. Pour cela, indique Bachiri, plusieurs niveaux d'intervention des pouvoirs publics sont à noter: l'aménagement territorial des villes: la ville doit être pensée et conçue de manière à offrir tous les besoins d'accompagnement en matière de développement de la mobilité durable. Il y a également l'exemple à donner en termes de transport de masse de personne et de marchandise, notamment via l'adoption des autobus hybrides et électriques. Bachiri note également la hiérarchisation des priorités: flottes publiques, systèmes de transports collectifs, véhicules individuels, parcs de voitures publiques, etc.
3. La présence dans les espaces publics, urbains et ruraux de toute l'infrastructure propice à l'utilisation des véhicules électriques: bancs de recherches, espaces d'alimentation etc.
4. La définition de la stratégie industrielle adaptée qui devraient permettre de combler les manques dans les chaînes nationales de production, à partir des sites déjà existants. Il s'agit également de la construction des capacités industrielles pour la production des véhicules du futur et leurs composants. Ces filières permettront de répondre aux besoins intérieurs, sur le marché marocain, mais aussi à l'exportation.
5. La définition d'un cadre réglementaire et normatif: Pour le développement des nouveaux véhicules, l'état doit jouer un rôle exemplaire, souligne Bachiri, en particulier dans la gestion de la flotte de véhicules publics. De plus, face aux nouvelles normes environnementales européennes (Green deal en l'occurrence), "l'efficacité énergétique est devenue une priorité majeure dans la stratégie énergétique nationale, et un défi pour le "Made in Morocco". L'objectif étant de décarboner tous le processus industriel, et de bénéficier d'une énergie certifiée "EnR" et compétitive", a-t-il indiqué.
6. La mise en place d'un système d'incitation qui devra encourager la mobilité électrique au Maroc, et trouver des opportunités d'incitation à l'achat des véhicules électriques. "Ce qui existe aujourd'hui n'est pas suffisant, pour un développement de la mobilité électrique", a déclaré Bachiri, qui propose l'exonération de la vignette pour tous les véhicules hybrides et électriques, l'exonération de la taxe de luxe à tous les véhicules 100% électriques, des droits de douanes préférentielles pour les voitures électriques d'origine asiatique.
Pour cela, conclut-il, des incitations sont à mettre en place selon les modèles qui fonctionnent notamment en Europe, dont la subvention à l'achat des véhicules 100% électriques et la prime à la casse.
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