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Pour sa transition écologique, l'Allemagne parie sur l’hydrogène
13/10/2022 - 10:54
MAPEn effet, le regard de l’Allemagne se tourne vers l’hydrogène vert comme "une devise énergétique" importante pour le long terme. Les ambitions allemandes en matière de promotion de l’hydrogène vert se sont traduites, notamment, dans les multiples échanges effectués avec plusieurs pays pour diversifier l’approvisionnement énergétique du pays.
Le gouvernement d’Olaf Scholz, au sein duquel siègent les écologistes, considère que les technologies vertes de l’hydrogène sont capables d’offrir d’énormes possibilités en matière de protection du climat, d’emplois porteurs d’avenir et de nouveaux potentiels de création de valeur.Ainsi, l’Allemagne estime que le gaz fossile ne jouera un rôle que pendant une période transitoire. Par conséquent, les nouvelles centrales à gaz et l’infrastructure doivent être conçues de manière à pouvoir passer progressivement à des sources d’énergie n’émettant pas de CO2 telles que l’hydrogène, qui est considéré comme le moyen idéal de stockage pour les énergies renouvelables.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, le gouvernement allemand avait adopté en juin 2020 une stratégie nationale basée sur la technologie de l’hydrogène. Cette stratégie vise, principalement, à réduire les émissions de dioxyde de carbone dans les secteurs de l’industrie, des transports et de l’énergie. Elle ambitionne aussi de renforcer la compétitivité des entreprises allemandes et de conquérir de nouveaux marchés. Selon l’Exécutif allemand, cette stratégie, qui s’appuie sur une approche ouverte en matière de technologies, a pour objectif de faire de l’Allemagne "l’équipementier leader mondial en technologies modernes de l’hydrogène".
À cette fin, le gouvernement fédéral soutient les technologies utilisant l’hydrogène afin que celles-ci puissent rapidement faire leur preuve sur le marché et que des chaînes de valeur s’établissent."Plus précisément, ce sont 7 milliards d’euros qui sont alloués pour la promotion de technologies de l’hydrogène en Allemagne et 2 milliards d’euros pour des partenariats internationaux s’inscrivant dans cette approche", relève la même source, notant que des applications devraient voir le jour, notamment dans les secteurs sidérurgique et chimique, dans le domaine du chauffage, mais aussi dans celui des transports.
Le gouvernement fédéral veille, en outre, à apporter un soutien aux investissements privés dans la production économique et durable ainsi que dans le transport et l’utilisation de l’hydrogène. Cela se fait à travers, entre autres, des subventions d’investissement et de fonctionnement pour la production d’hydrogène et la conversion vers des procédés industriels écologiques, ainsi qu’à travers le renforcement et le développement des infrastructures requises.
Les ministères fédéraux de la Recherche, et du Numérique et des transports soutiennent aussi des initiatives s’intéressant aux questions fondamentales de la filière hydrogène et des projets portant sur l’utilisation de l’hydrogène comme vecteur d’énergie dans les transports."Nous apprenons que l’hydrogène n’est pas seulement bon pour le climat, l’environnement et la prospérité de notre pays en tant que nation industrielle, mais cela améliore aussi notre indépendance en matière énergétique. Surtout en cette période qui nous montre à quel point nous dépendons des importations énergétiques du monde entier", avait déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de sa visite à un parc industriel à Francfort en août.
"Il est essentiel de savoir que nous disposons en Allemagne de capacités technologiques réalistes, économiquement performantes et créatrices d’emplois et de valeur ajoutée, si nous voulons parvenir à nous libérer de cette dépendance et à défendre notre propre souveraineté", avait-il ajouté.En août dernier, l'Allemagne avait lancé une ligne ferroviaire fonctionnant entièrement à l'hydrogène pour remplacer les locomotives qui tournent au diesel. Cette flotte de quatorze trains à hydrogène constitue une piste privilégiée pour réduire les émissions de CO2, et remplacer le diesel qui alimente encore 20% des trajets dans le pays.
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