Politique
Représentativité féminine: les résultats des élections 2021 sont-ils suffisants?
22/09/2021 - 17:00
SNRTnewsSur les 395 membres que compte la Chambre des représentants, 95 seront des femmes, soit 24% de l’ensemble des parlementaires. Pour ce qui est des conseils des préfectures et des provinces, les femmes ont obtenu 486 sièges, soit un taux de 35,6%, suite à un nombre global des candidatures féminines de 2.060 candidates, soit 35,43 % du nombre total des candidatures déposées.
Bien que les statistiques du ministère de l’Intérieur reflètent une nette progression des taux de représentativité féminine au sein des instances élues, notamment au niveau des conseils régionaux et communaux, la réalité est que la majorité des femmes ayant emporté des sièges à la chambre des représentants doivent leurs sièges aux listes régionales consacrées aux femmes. Sur les 96 femmes élues à la Chambre des représentants, 6 seulement l’ont été en dehors des listes régionales consacrées aux femmes. Et sur 2.000 candidatures féminines sur les listes des législatives, seules 97 femmes se sont présentées en tête de liste des circonscriptions locales et seules 6 ont été élues. En outre, à la tête des Conseils régionaux, une seule femme a été élue présidente.
Invitée par le Policy Center for the New South pour discuter "La place de la femme après les élections 2021", la coordinatrice du Collectif Parité Maintenant, Ouafae Hajji, a souligné que "les réformes du code des élections ont certes permis le renforcement de la représentativité féminine, tout de même, la réalité est que sans les listes réservées aux femmes, on aurait vu seulement 6 femmes à la Chambre des représentants, ce qui signifie qu’on n’est toujours pas arrivés au niveau de parité souhaité".
En effet, le fait que sur 2.000 candidatures féminines sur les listes des législatives, 6 femmes seulement ont été élues dans les circonscriptions locales indique que "les mentalités au sein des partis n’intègrent toujours pas une approche de genre qui permet une forte présence féminine sans avoir recours à des mécanismes de discrimination positive" explique Hajji. Et d’ajouter: "des efforts doivent être fournis à l’intérieur des partis qui doivent revoir leurs politiques et mécanismes internes".
En réalité, une évolution positive est constatée au niveau des directions et des bureaux politiques des partis marocains en matière de participation féminine. C’est ce que confirme d’ailleurs Hajji: "Aujourd’hui, les partis politiques sont devenus plus conscients de l’importance de cette question. Ils commencent graduellement à accorder davantage d’importance à l’équité et cela est reflété dans leurs discours, encore faut-il que ce même principe soit reflété dans leurs politiques et actions".
Grâce au système de quotas et aux mécanismes de discrimination positives, les femmes ont pu contribuer de façon plus ample à la vie politique. Durant les récentes élections, les femmes ont ainsi fait preuve de "leur engagement à jouer un rôle important dans la gestion de la chose publique", affirme la militante féministe, Ouafae Hajji.
Le défi est donc d’intégrer l’approche du genre et la logique de parité dans toutes les structures politiques, économiques et sociales de façon qui permettra éventuellement une forte représentativité des femmes "au-delà des mécanismes de discrimination positive, qui ne doivent constituer qu’une phase transitoire".
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