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«Achoura», un film d’horreur à la sauce marocaine
07/10/2022 - 22:00
Khaoula Benhaddou | Mohammed ChafiLoin de l’univers féérique et enfantin de la fête de Achoura, le nouvel opus de Talal Selhami se veut un film "effrayant", "fantastique" et différent.
"Achoura" qui n’a de la fête qui a marqué notre enfance que le nom, apporte un regard nouveau sur l’enfance, ses mystères et ses non-dits.
Certes, le film commence par une scène musicale où les enfants, portant des masques de monstres, dansent sur des rythmes populaires et fredonnent des chansons marocaines, mais l’ambiance devient très rapidement morose, mystérieuse…surnaturelle.
Suivant les pas d’une petite fille, mariée de force à un homme très âgé qu’elle, et d’un enfant fou amoureux d’elle, la caméra tire brusquement d’un univers joyeux à un univers sombre. La petite et son amoureux, obligé de fuir le mari fou furieux, s’aventurent et se cachent dans une maison abandonnée…hantée.
La peur du mari violent s’évapore pour laisser place à une peur plus intense: la peur d’une créature maléfique qui ressurgie du toit.
Les scènes se déroulent et balancent le spectateur entre passé et présent pour raconter l’histoire de ces 4 enfants qui jouent et croisent le chemin d’un monstre qui s’empare de l’un d'eux pour le dévorer. Pour le réalisateur, ce monstre représente un moyen d’évoquer l’avenir trouble des générations d’adulte à venir. "Parce que nous n’accordons peut-être pas assez d’importance à l’enfance, trop préoccupés par nos problèmes d’adultes. Dans "Achoura", les enfants essayent de survivre, en préservant ainsi leur innocence. Dans ce sens, la créature d’Achoura n’est autre que l’allégorie de l’âge adulte qui dévore l’enfance et engendre ainsi des êtres troublés. L’enfance et la perte de l’innocence sont des sujets qui hantent quasiment tous mes projets en développement", explique le réalisateur.
Après 25 ans et alors que les trois autres amis essaient tant bien que mal de ranger cet épisode tragique de leur enfance dans l’un des nombreux tiroirs de l’oubli, Samir, le disparu, refait surface.
"Achoura", porté par Younes Bouab, Omar Lotfi, Sofia Manousha et Yann Gonzalez et produit par Lamia Chraibi, apporte un regard subtil sur les mystères de l’enfance mais pas que. Grâce aux effets spéciaux, aux sons et aux images, le réalisateur, tente, de titiller l’inconscient du spectateur. A-t-il réussi? Le public tranchera dès la sortie du film qui sera dans les salles obscures le 12 octobre.
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