Economie
Agriculture: des facilités fiscales pour soutenir le secteur
02/02/2023 - 14:52
Mohammed FizaziLe secteur agricole, l'un des piliers de l'économie nationale, souffre ces dernières années de mauvaises conditions liées à la sécheresse au manque de précipitations. Afin de limiter les dégâts, le gouvernement marocain a notamment adopté des incitations fiscales destinées à soutenir les agriculteurs.
La loi de Finances pour l’année 2023 a introduit une mesure visant à exonérer les aliments simples destinés à l’alimentation du bétail et des animaux de basse-cour de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation à compter du 1er janvier 2023 jusqu’au 31 décembre 2023. De même, le gouvernement avait décidé, en octobre dernier, d'annuler, jusqu'au 31 décembre 2023, le droit d'importation sur les vaches à lait dont le poids dépasse 550 kg. Ceci dans le but d'assurer un approvisionnement normal en viande bovine sur le marché local. Cependant, le gouvernement a décidé jeudi 26 janvier d'abandonner l'exigence de poids afin de surmonter les difficultés rencontrées par les importateurs marocains et d'assurer l'approvisionnement du marché national avec ce type d'animaux destinés à l'abattage.
Notons également que la LF 2023 a complété les dispositions de l’article 46 du CGI par une nouvelle mesure prévoyant que les revenus provenant de l’apiculture sont considérés comme des revenus agricoles et ce, en vue d’encourager ce secteur d’activité. Selon Mohamed Moutii, chercheur affilé au "Arab Center for Research", et contributeur à l'"Institute for research in Economic and Fiscal issues", l'effet direct de la suppression ou de la suspension des droits de douane sur les importations des bovins ainsi que de l’alimentation du bétail et des animaux de basse-cour pourrait faire baisser le taux d'inflation.
"Cette réduction améliorerait le pouvoir d'achat des consommateurs, car les droits de douane fonctionnent souvent comme un impôt régressif, pesant plus lourdement sur les ménages à faible revenu, car ils consomment une grande partie de leur revenu", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "La réduction de ces tarifs profiterait plus directement aux ménages à faible revenu et serait certainement bien accueillie par les consommateurs lorsque les prix baisseraient".
Notre interlocuteur précise que quand les marchandises sont soumises à des droits de douane, les entreprises doivent absorber la hausse des coûts soit en réduisant leurs dépenses de main-d'œuvre, soit en réduisant les investissements et les expansions futures, soit en répercutant les coûts sur les consommateurs par des augmentations de prix, ce qui ralentit la croissance économique.
"En période de reprise économique, il est dommageable de maintenir en place des droits de douane qui ralentissent la croissance économique. Au contraire, la suppression des droits de douane et autres barrières commerciales stimulerait la reprise. La suppression de ces barrières commerciales permettrait de réduire les coûts pour les entreprises et d'accroître l'accessibilité financière pour les familles pendant la crise".
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