Sport
Asma Niang, l'espoir du judo marocain aux JO Tokyo
19/05/2021 - 13:13
Amine OubahaAsma Niang est jusqu’à présent la seule judokate marocaine de moins de 70 Kg, qualifiée aux Jeux Olympiques Tokyo 2020. À deux mois de cette grand-messe sportive, la native de Casablanca figure dans le top 20 mondial. Un classement qui a directement propulsé Asma aux JO Tokyo.
"Après les Jeux Olympiques de Rio De Janeiro, tout le monde me disait que je devrais mettre fin à ma carrière, mais moi je me sentais toujours capable de poursuivre mon parcours. Du coup j’ai décidé de participer aux prochains JO Tokyo et je compte bien finir ma carrière en beauté en décrochant la médaille d’or», a affirmé l’athlète de 37 ans à SNRTnews.
Outre sa médaille d'or obtenue au championnat africain tenu à Madagascar en mois de décembre 2020, la cinquième de son parcours, Asma rêve d’offrir au Maroc une médaille d’Or aux JO Tokyo. Son objectif est de faire oublier aux Marocains sa défaite, dès le premier tour des JO 2016, en poursuivant l'ascension jusqu'à se tenir sur le podium au Japon ... avant de prendre sa retraite.
Du forcing avant les JO
Pour concrétiser ce rêve, Asma ne lésine pas sur ses moyens. La judoka travaille dur et se trouve actuellement en pleine préparation pour cette importante échéance sportive. Bien qu’elle ait passé une année un peu compliquée où elle a subi une blessure au genou lors du Chelem Russie, Asma reste toujours sereine et confiante en sa capacité de créer l’exploit à Tokyo.
"J’ai eu une année assez difficile dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19. Je n'avais pas de coach, mais il y a même pas deux semaines que je retrouve un coach avec qui je travaillerai. J’avais beaucoup de problèmes au niveau de l’accompagnement, mais actuellement ça va mieux pour finir la dernière ligne droite", a-t-elle dit.
Asma Niang veut réaliser quelque chose de spécial lors des JO. Elle vise la médaille d’or, pour à la fois rentrer dans l’histoire du judo marocain et inspirer les futurs judokas. Asma reconnaît que cet objectif est difficile à atteindre, toutefois elle garde foi en son potentiel et ne se fait jamais de doutes. Pour elle, tout est possible, il faut juste y croire. Un principe avec lequel elle a pu façonner sa carrière sportive depuis son enfance.
Histoire atypique
Née d'un père Sénégalais et d’une mère Marocaine, son histoire avec le judo est atypique et son parcours sportif prête à l'optimisme. Animée par une folle passion pour le judo, Asma est une femme de défi qui tient sa force de sa discipline et sa détermination.
Passionnée par le sport depuis son enfance, Asma porte toujours le rêve de participer et briller aux JO. Inspirée par l’athlète marocain Hicham El Guerrouj, elle voulait emboîter les pas de ce grand champion en cette discipline, mais sans succès. La Championne marocaine a fini par abandonner l’athlétisme et s’est orientée vers le Handball. Avant qu’elle ne se révèle en Judo, Asma a excellé dans cette discipline sportive en remportant le Championnat de France des U18 avec le club de Noisy-le-Grand.
"Quand j’étais enfant, j’ambitionnais de faire une carrière dans l’athlétisme, je voulais faire les 100 mètres aux Jeux Olympiques, c’était mon rêve, mais malheureusement je n’ai pas pu continuer mon parcours dans cette discipline", raconte à SNRTnews sur un ton nostalgique.
Persévérante, ambitieuse et surtout infatigable, elle a commencé tardivement sa carrière en judo. À ses 20 ans, elle a pu se distinguer en devenant la première judokate marocaine de moins de 70 kg à avoir pratiqué cet art martial moderne, à un âge précoce. Une chose qui n’est pas donnée à tout le monde. Le cas d’Asma était autrement: "J’ai commencé de pratiquer le judo à 20 ans dans les hauts niveaux. Chose qui est très difficile, parce que pour apprendre un sport, il faut commencer à l’âge de 5 ans ou 6 ans ".
Menant pendant 10 ans une carrière chez les sapeurs-pompiers de Paris, Asma a pu se forger un physique adéquat pour faire le Judo. À force de travailler dans ce domaine, elle s'est offert un corps d'athlète et des qualités sportives nécessaires : "C’est ce métier qui m’a aidé à être une athlète sportive. C’est dur de commencer à pratiquer le judo à cet âge-là. Le métier de sapeurs-pompiers requiert une rigueur disciplinaire et on faisait beaucoup de sport", raconte-t-elle.
Généralement, chaque athlète possède des atouts ou bien des points forts qui lui permettent d’améliorer sa performance. Pour Asma, le côté mental est fondamental pour les sportifs qui désirent assurer une longévité : "En ce qui me concerne, je crois que le mental est mon point fort. Dans le sport, c’est le corps qui suit le cerveau et non pas l’inverse", explique-t-elle.
Et d’ajouter : "Les athlètes qui m’inspirent le plus, ce sont ceux qui tombent et se relèvent. Ils travaillent dur et rien ne les affecte mentalement. D’ailleurs, les JO de cette année vont se jouer beaucoup plus sur le mental parce qu’on a une charge de fatigue qui est très difficile à dégager".
Un palmarès exceptionnel
À 29 ans, Asma s’est retrouvée face à un dilemme : choisir entre une carrière professionnelle ou sportive. Mais elle savait très bien que dans la vie rien ne pourrait se concrétiser, si on ne prend pas de risques. Alors, la Judokate marocaine a tranché définitivement et a choisi de poursuivre le chemin dans le monde des judokas. "C’était un choix difficile, j’ai tout laissé, le boulot et le salaire pour suivre mon rêve", a-t-elle déclaré.
Ses débuts sur les tatamis ont été certes durs, cependant la championne a réussi de surmonter tous les écueils en se lançant à la conquête des titres, qui lui ont valu une renommée africaine incontestable. Asma compte dans son palmarès 5 titres continentaux, à savoir Championnat d’Afrique (2013-2015-2016-2017-2021). Elle s’est également adjugé une médaille d’or aux Jeux Méditerranées et une autre aux Jeux Panarabes 2011.
Jusqu’à présent, elle est la seule judokate qualifiée aux JO. Un deuxième athlète marocain pourrait se qualifier aussi par le quota continental qui réserve 24 places à l’Afrique.

Articles en relations
Sport
Sport
Sport