Société
Benmoussa: "le mécanisme de suivi du NMD pourrait être porté par un HCP rénové"
16/11/2021 - 22:00
Imane BenichouInvité de la première session de l’émission "Regards croisés sur la mise en œuvre du NMD", du Policy center for the new south, Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a déclaré que la commission a mis l’accent sur deux mécanismes essentiels pour la mise en œuvre des recommandations du Nouveau modèle de développement. Il s’agit du Pacte national de développement et du mécanisme de suivi.
Pour Benmoussa, le rapport ne doit pas s’imposer aux acteurs. Ces derniers doivent se l’approprier, le débattre et le discuter. "Qu’ils se fassent leurs propres opinions pour pouvoir l’accompagner, y contribuer et y participer. C’est cela qui donnera toute la force de ce modèle", a-t-il précisé, ajoutant qu’il s’agit d’une "démarche et approche de construction, de mobilisation de l’intelligence collective dans le processus d’élaboration et de post-élaboration, puisqu’à travers les instructions de SM le Roi, la restitution a été faites et ces exercices qui se font aujourd’hui s’inscrivent dans cette même dynamique".
"Nous ne sommes pas dans une approche d’un texte qui a simplement la légitimité du fait qu'il a été élaboré, même s’il a été élaboré de manière consensuelle", a souligné Benmoussa, précisant qu’il s’agit plutôt d’un processus d’élargissement de la base des acteurs, de travail avec ces acteurs sur la construction des solutions.
Le président a insisté sur le fait que ce modèle de développement n'est pas l’affaire du gouvernement. "C'est l'affaire de tous. C’est l’affaire des autres institutions, des acteurs économiques et des politiques, des acteurs de la société civile", a-t-il lancé. Il a ensuite expliqué qu’en cas contraire, "on restera justement dans cette approche top-down, cette approche qui n’est pas multidimensionnelle".
Deux mécanismes
Premier mécanisme envisagé par la CSMD : le pacte national de développement. "Il est l’outil qui acte une vision commune, à un horizon donné, moyen et long-terme, et qui donne une force à un travail qui est autrement d’une commission consultative", a expliqué le président de la commission.
La construction d’un pacte entre l’ensemble des acteurs politiques et non politiques permet, selon Benmoussa, de créer une dynamique convergence verticale et horizontale qui mobilise les acteurs et les engage dans l’action, pour devenir eux-mêmes redevable vis-à-vis des citoyens.
En deuxième temps, il a été préconisé de mettre un mécanisme de suivi, "qui permet d’avoir une forme de pilotage du changement à travers le temps, un pilotage stratégique et non gouvernementale", a encore détaillé le chef de la CSMD, révélant que les orientations royales ont considéré que ce mécanisme pourrait être porté par "un Haut-commissariat au Plan rénové". "Ce HCP rénové, quels en seront les contours, les difficultés… Cela ne résout pas bien sûr l’ensemble des problématiques mais permet de construire l’avenir", a-t-il noté.
"Il y a possibilité de construire un pacte réel engageant pour l'ensemble des acteurs et que ce pacte devienne à ce moment-là le cap et le phare, qui mobilise l'ensemble des acteurs", a déclaré Benmoussa, ajoutant qu’ensuite "les mécanismes de suivi qui se mettraient en place vont permettre de s'assurer que l'ensemble des acteurs travaillent en bonne intelligence et jouent le rôle de pilotage stratégique des réformes qui sont nécessaires".
Implication de la Société civile
Le président de la CSMD a souligné le rôle de la société civile dans la mise en œuvre des recommandations du NMD. "Beaucoup de réformes ont besoin d'une mobilisation des acteurs de la société civile", a-t-il noté.
Et de préciser que "plus ce sujet est porté par les acteurs de la société civile, plus il a la chance de se mettre en place parce qu’il devient un sujet de consensus".
"Le chemin ne sera pas simple. Chacune des réformes va susciter des réactions normales", a affirmé Benmoussa, soulignant que l'appropriation peut aider ensuite à donner du sens eux réformes et à pouvoir les appuyer par tous les acteurs concernés et qui sont parties prenante. "C’est un peu notre espoir dans cette dynamique qui se met en place, que tout cela puisse se développer et soit porté aussi par les acteurs de la société civile à côté de ces institutions qui seraient mises en place".
Articles en relations
Politique
Politique
Politique
Société