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"Nuclear Now": le plaidoyer d'Oliver Stone pour l'énergie nucléaire
03/05/2024 - 12:40
Mohammed FizaziDans une récente interview accordée au média français "TéléObs", le réalisateur américain Oliver Stone revient sur son dernier documentaire "Nuclear now", qui défend une énergie mal aimée mais nécessaire.
Ce film, sorti en 2022, intervient comme un plaidoyer en faveur de l'énergie nucléaire, une source d'énergie souvent controversée mais que Stone soutient fermement pour lutter contre le réchauffement climatique.
Lors d'une interview accordée à TéléObs pour son tirage du 2 mai 2024, Oliver Stone révèle les motivations derrière ce tournant inattendu dans sa carrière de réalisateur. Connu pour son approche critique et parfois provocatrice, Stone aborde la question du réchauffement climatique en plaidant pour une énergie que beaucoup considèrent comme dangereuse.
Oliver Stone confie avoir été influencé dans sa jeunesse par des figures anti-nucléaires telles que Jane Fonda et Ralph Nader, qui dénonçaient les risques de pollution de l'eau par les activités nucléaires. "J'étais complètement ignorant, évidemment," admet-il, reconnaissant n'avoir pas cherché à obtenir des informations auprès des scientifiques à l'époque. Cette influence, selon lui, a forgé une opinion négative du nucléaire sans fondement scientifique solide.
Le réalisateur revisite l'incident de Three Mile Island, survenu le 28 mars 1979 en Pennsylvanie, pour illustrer comment un événement sans victime et avec une issue relativement positive — la structure de confinement ayant fonctionné comme prévu — a pu néanmoins déclencher une peur irrationnelle du nucléaire. Ce récit s'insère dans une critique plus large de la réaction médiatique et publique, souvent guidée par l'émotion plutôt que par les faits.
Dans "Nuclear Now", Stone explore également la résistance de l'industrie pétrolière face à l'émergence du nucléaire. Il dénonce une "seconde guerre froide" entre l'atome et le pétrole, illustrant comment des intérêts économiques majeurs ont œuvré à discréditer le nucléaire pour protéger leurs propres bénéfices. Les énergies renouvelables, bien qu'utiles, sont critiquées par Stone pour leur dépendance aux conditions climatiques et leur incapacité à fournir une réponse complète aux besoins énergétiques mondiaux.
Stone rappelle que des scientifiques renommés tels que Marie Curie, Albert Einstein, et Enrico Fermi avaient reconnu les bénéfices potentiels du nucléaire bien avant que les catastrophes et la guerre ne viennent ternir son image. Il évoque les conséquences des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki et comment ces événements, ainsi que la culture populaire avec des films comme "Godzilla", ont façonné une peur durable du nucléaire.
Abordant des questions géopolitiques, Stone exprime son désir de voir les grandes puissances, notamment l'Amérique, la Russie et la Chine, collaborer au sein de ce qu'il appelle les "Nations unies de l'énergie". Il mentionne les efforts de la Chine pour construire 150 réacteurs nucléaires d'ici à 2038 et les projets de la France annoncés par Emmanuel Macron d'augmenter le parc nucléaire national.
Le réalisateur reconnaît que la distribution de "Nuclear Now" a été compliquée, en particulier aux États-Unis où des plateformes comme Netflix ont refusé le film. La série "Chernobyl" de HBO, bien que saluée pour sa qualité, a selon lui exacerbé la peur du nucléaire, en omettant de contextualiser la complexité de la fabrication d'une bombe nucléaire. Stone termine sur une note d'optimisme, insistant sur le fait que le nucléaire ne devrait pas être vu comme une menace mais comme une partie de la solution au défi climatique. Il appelle à une prise de conscience collective de la nécessité d'une énergie stable et abondante pour répondre à la demande croissante, tout en évitant des émissions massives de carbone.
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