Economie
Dakhla: focus sur le développement durable des régions désertiques
12/05/2022 - 21:30
MAPOrganisé par l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Dakhla et le Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab, ce congrès international de deux jours durant (11 et 12 mai) se veut une plateforme de recherche scientifique interdisciplinaire sur l'économie, le management et le développent du désert, du Sahara et des régions arides, en vue de contribuer à la bonne gouvernance et au développement durable des régions désertiques partout dans le monde.
Initié sous le thème "Économie de l'énergie entre déserts et océans", ce congrès scientifique vise aussi à favoriser le dialogue, le partenariat et la coopération entre les pays désertiques, le but étant de valoriser et de promouvoir la connaissance du désert et les conclusions et recommandations des études et conférences y afférentes.
De même, il tend à créer un environnement propice à l'échange d’expériences, d’expertises, de formations, de pratiques pédagogiques et d'innovation, autour des thèmes ayant trait à l’économie du désert et au management des régions arides, tels que les énergies renouvelables, l’économie de l'énergie, la gestion de l'énergie, les mines et la gestion des ressources naturelles, ainsi que la biodiversité et les zones humides.
A cette occasion, le président fondateur du congrès international sur l'économie du désert, Elouali Aailal a souligné que cette 3e édition s'articule autour de l'économie de l’énergie entre le désert et l’océan, mettant l’accent sur la pertinence de cette thématique eu égard les crises énergétique et alimentaire subies dans le monde.
Aailal, qui est également enseignant-chercheur à l’ENCG Dakhla, a fait savoir que la thématique de "l’économie de l'énergie" revêt une importance particulière, étant donné que les pays du monde souffrent aujourd'hui d'une crise énergétique due principalement à la crise sanitaire du Covid-19 et à la récente guerre entre l'Ukraine et la Russie.
Dans le même ordre d'idées, il a noté que le désert et les zones arides à travers le monde sont de nature à permettre la résolution des crises mondiales dont celle alimentaire, partant du fait que la plupart des zones désertiques sont des terres fertiles et manquent de ressources en eau pouvant être générées par le dessalement de l'eau de mer via les énergies propres.
Par ailleurs, il a fait savoir que cette manifestation scientifique constitue également une occasion pour favoriser la coopération et le partenariat entre les pays désertiques dont l’Afrique, les pays du Golf, les États-Unis d'Amérique, la Chine et l'Australie, à même de promouvoir la connaissance du désert et d’élaborer les recommandations y afférentes.
Pour sa part, le directeur régional du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Ahmed Souiyeh a souligné que les énergies renouvelables sont une composante majeure de la stratégie énergétique du Maroc dont l'exploitation permettra de couvrir une part substantielle de ses besoins croissants en se substituant aux énergies fossiles, précisant que la stratégie du Maroc ambitionne de porter la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique installée à plus de 52% en 2030.
Le Maroc s'est doté d'une nouvelle approche consistant en l'adoption d'un programme additionnel visant à adosser à toutes les stations de dessalement d'eau de mer programmées, des unités de production d'énergies renouvelables permettant de leur assurer une autonomie et des économies énergétiques, a-t-il fait remarquer.
Dans cette lignée, Souiyeh a fait savoir que de nouvelles initiatives ont vu le jour ces dernières années, en application des Hautes Orientations Royales, en vue d'accélérer la transition énergétique et économique vers un modèle bas en carbone et de subvenir aux besoins socioéconomiques des populations, citant à cet égard l'adoption d'une feuille de route pour le développement de l'hydrogène vert et une autre feuille de route pour la valorisation énergétique de la biomasse.
Il s'est attardé également sur l'élaboration d'un programme intégré de stations de dessalement d'eau programmées, adossées d'unités de production d'énergies renouvelables et le programme de décarbonations de l'industrie nationale, en dotant toutes les zones industrielles du Royaume en projet d'énergies renouvelables cumulant une capacité globale de plus de 800 MW.
De son côté, l’enseignant chercheur à l’Institut des études africaines relevant de l'université Mohammed V de Rabat, Hassan Ramou a souligné que le hub régional Dakhla-Oued Eddahab occupe une position stratégique dans le pourtour méditerranéen et consolide la profondeur africaine du Royaume, citant à cet égard le projet du gazoduc entre Nigeria et l’Europe via le Maroc et la possibilité de lancer des projets de liaisons électriques transméditerranéennes portant sur des projets d'énergies renouvelables.
M. Ramou, qui est également membre du comité scientifique du congrès international sur l'économie du désert a mis en exergue les projets de développement programmés dans la région Dakhla-Oued Eddahab et leurs rôles majeurs dans le renforcement des liens économiques et géopolitiques entre le Maroc et sa profondeur africaine, en particulier les projets d’infrastructures et de logistiques.
Un parterre d'universitaires, de doctorants et d'experts marocains et étrangers se sont réunis autour de thématiques de grande importance ayant essentiellement trait à l'économie de l'eau, la gestion des ressources hydrauliques, la gestion des crises énergétiques, la gestion des risques énergétiques et les impacts de la crise du coronavirus sur le secteur de l'énergie.
Plusieurs autres thématiques ont été également débattues, telles que l'économie de la mer et l'économie (bleue) océanique, le transport et la logistique, l'industrie spatiale, la technologie et l’innovation et l'industrie du tourisme et du voyage, ainsi que le patrimoine culturel, matériel et immatériel.
Dans le cadre de ce congrès, un atelier doctoral a été organisé, dans le but de permettre à un ensemble de doctorants de présenter une brève communication en relation avec leurs travaux de thèses dans diverses disciplines (Économie, gestion, énergie, géographie, environnement et culture).
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