Société
Dans les environs de Ouezzane: la galère quotidienne de la corvée de l'eau potable
18/07/2022 - 21:30
Youness Oubaali | Mohamed BerradaNous sommes dans la commune de Zoumi, dans les environs de Ouezzane, où les habitants de quatorze douars luttent quotidiennement pour accéder à l'eau potable. Selon leurs témoignages, ils se retrouvent tous devant une seule source, à débit très faible, pour s'approvisionner en eau.
En effet, les habitants des douars de Rounij, Nidani, Oulad Hij, Essaki Mekrane et bien d'autre, affirment qu'il leur est très difficile d'obtenir de l'eau, que ce soit potable ou d'irrigation, car ils sont obligés de faire la queue pendant plusieurs heures. Durant leur rencontre avec SNRTnews, ils racontent comment ils parcourent de longues distances, allant parfois au-delà de 5 km, pour atteindre le seul point d'eau de la région.
La commune regroupe le tiers de la population de la région de Ouezzane, et est considérée comme étant la plus ancienne (1959) et la plus importante de la région, avec une population estimée à 45.000 personnes sur 70 douars, et étalée sur une superficie d'environ 310km².
Un raccordement individuel aux foyers demeure nécessaire
Face à cette situation, le président de la commune de Zoumi, Mohammed Lahouiet, a expliqué à SNRTnews que la commune prévoit l'irrigation de 22 sources, avec l'espoir de servir tous les douars de la région.
Il à lui d'ajouter: "Les sources sont insuffisantes. Nous avons achevé une étude relative à un projet qui vise à fournir l'eau aux douars qui souffrent de pénurie, mais de mon point de vue, il est nécessaire de connecter chaque foyer individuellement et de fournir de l'eau par des compteurs, car le système des sources n'est pas une solution."
En effet, selon lui, même avec l'irrigation des sources, les habitants seront toujours obligés de se déplacer et de parcourir de longues distances pour s'approvisionner, ce qui n'est pas une solution "les parties prenantes doivent en assumer la responsabilité, car l'eau est un droit constitutionnel", martèle-t-il.
Aux origines du problème
Mohammed Lahouiet remonte aux origines du problème et se livre aux micro de SNRTnews. Il explique que le projet de raccordement à l'eau qui avait été initialement approuvé comportait de nombreuses défaillances, et que le contrat avec l'entreprise en charge du projet a été résilié. En 2017, une seconde entreprise a remporté le marché, mais a dû faire face, à son tour, à des problèmes apparus dans les canaux. "Entre 2011 et 2017, nous avions l'habitude de voir l'eau coupée pendant un ou deux jours, voir même plus, que ce soit pour les foyers disposant de compteurs ou dans les sources". "Lorsque le débit d'eau est coupé depuis la source originale au barrage d'Al Wahda, tous les douars se retrouvent de facto privés d'eau", ajoute-t-il.
Concernant le barrage de Tamla, sur lequel les habitants placent leurs espoir, le président explique que le projet est en cours d'élaboration, ainsi que celui du barrage de Lakchacha. "Les deux projets ont été approuvés la semaine dernière, avec la contribution de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Mais, en attendant la construction de ces barrages, une solution doit être trouvée", conclut-il.
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