Politique
Évolution du dossier du Sahara marocain: de la Marche verte aux soutiens internationaux
06/11/2024 - 10:10
Morad Karakhi | Hamza BAMMOUUne conférence tenue à Rabat le mardi 5 novembre 2024 a discuté de l’évolution de la question du Sahara marocain, depuis la Marche verte jusqu'aux reconnaissances internationales successives du plan d’autonomie proposé par le Maroc. Les intervenants ont examiné le rôle historique du régime algérien dans le conflit autour du Sahara marocain et ont abordé les différents développements marquant ce dossier, des premières étapes du conflit jusqu'aux soutiens récents pour le plan d’autonomie marocain, considéré comme une solution durable au différend.
A l’occasion de la commémoration de la 49e anniversaire de la Marche verte, une conférence organisée à Rabat a mis en lumière l'implication de l’Algérie dans le conflit autour du Sahara marocain. Hassan Abdelkhalek, ancien ambassadeur du Maroc en Algérie, a souligné que l’Algérie a joué un rôle central dans ce dossier depuis la récupération par le Maroc de ses provinces du sud après la Marche verte en 1975 et la signature de l’accord de Madrid en 1976.
Lors de son intervention, Abdelkhalek a rappelé que, dès le retour des provinces du Sud sous souveraineté marocaine, le royaume s’est trouvé confronté à l’Algérie. Les affrontements militaires d'Amgala en 1976 ont, selon lui, démontré que l'Algérie s'affichait comme le principal acteur opposé à l’intégrité territoriale du Maroc. Il a également noté qu’au fil des années 1980, le Maroc a renforcé sa position militaire en construisant des murs de défense protégeant les principales zones urbaines et régionales.
Abdelkhalek a également évoqué la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en 1989, qui offrait une opportunité de résolution pacifique de la question du Sahara, chaque membre s’engageant à respecter l’intégrité territoriale des autres. Toutefois, en 1994, l’Algérie a fermé unilatéralement ses frontières terrestres avec le Maroc, répondant à l’imposition de visas par le Maroc, ce qui a porté un coup dur à l’unité maghrébine prônée par l’UMA.
Sur le plan international, Abdelkhaleq a souligné l’intervention de l’ONU en 1990, avec une proposition de règlement par référendum, mais des divergences sur l’identification des votants ont bloqué le processus. Face à cette impasse, l’ONU a appelé en 2000 à la recherche d’une solution politique, et le Maroc a répondu en proposant en 2007 une initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine.
La conférence a également accueilli les interventions d’experts comme Mustapha Sehimi, professeur de droit, qui a souligné le soutien des grandes puissances, telles que les États-Unis, l’Espagne et la France, en faveur de la proposition d’autonomie comme solution crédible.
De son côté, Tajeddine El Housseini, professeur de droit international, a encouragé la poursuite des efforts diplomatiques, incluant notamment la suspension de la reconnaissance de la pseudo RASD au sein de l'Union Africaine et l’appui de la position marocaine auprès des membres permanents du Conseil de sécurité.
Les intervenants ont tous convergé sur la nécessité d’une stratégie nationale globale pour parvenir à une solution définitive de ce conflit, en mobilisant la diplomatie officielle ainsi que la diplomatie parallèle.
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