Société
Evusheld, médicament anti-covid, sera-t-il autorisé au Maroc?
15/12/2021 - 21:30
Lina IbrizDéveloppé par la société pharmaceutique anglo-suédoise AstraZeneca, Evusheld est un traitement par anticorps de synthèse développé par le laboratoire AstraZeneca. Il combine deux anticorps monoclonaux, tixagevimab et cilgavimab, et est administré en deux injections successives.
"Le nouveau traitement Evusheld est destiné à prévenir l’infection. Il agit en tant que prophylaxie préexposition, c'est-à-dire, avant que la personne ne contracte le virus", explique Dr. Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé.
Un traitement qui remplace le vaccin ?
Principalement, "ce traitement est destiné aux personnes immunodéprimées qui, à cause de leur immunité très affaiblie, ne répondent pas à la vaccination et restent très vulnérables. Lorsque ces personnes reçoivent le traitement d’AstraZeneca, elles sont donc protégées pendant six mois contre le virus", indique Hamdi.
Il est à noter qu’environ 2 % de la population mondiale est considérée comme présentant un risque accru de réponse inadéquate à un vaccin contre la Covid-19. Reçu en deux injections, Evusheld procure à ces personnes une protection contre le virus pendant six mois avec un taux d’efficacité de 70%.
Selon le chercheur en systèmes de santé, aucun des médicaments développés ne peut se substituer à la vaccination. "Ces médicaments n’offriront jamais le même niveau de protection fourni par la vaccination", affirme Hamdi rappelant également le rôle des mesures préventives.
Evusheld sera-t-il autorisé au Maroc ?
Evusheld a jusqu’à présent reçu le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS) française et de la Food and Drug Administration, il pourra donc être administré aux personnes immunodéprimées en France et aux États Unis. En novembre, le traitement avait également obtenu l’autorisation provisoire la Therapeutic Goods Administration, l'organisme de réglementation médicale australien.
Au Maroc, l’autorisation d’Evusheld "dépendra de la production mondiale et des prix", indique Hamdi relevant néanmoins que "la production reste très limitée et les prix très onéreux. Par conséquent, l’accessibilité à ces médicaments reste très difficile".
L’autorisation du médicament au Maroc ne peut qu’être "une bonne chose", a ajouté le chercheur notant que le traitement permettra de renforcer la protection des personnes immunodéprimées dans le pays.
Pour sa part, contacté par SNRTnews, l'épidémiologiste et professeur de médecine préventive, Jaâfar Heikel a souligné que la commission technique et scientifique mène "des discussions très avancées sur le molnupiravir, le traitement antiviral de Merck, pour qu’il soit disponible au Maroc". Pour l’instant, "à ma connaissance, aucune décision n’a encore été prise ni pour le produit antiviral de Pfizer, ni pour les anticorps monoclonaux d’AstraZeneca", a-t-il conclu.
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