Economie
Flambée des prix des hydrocarbures, les pompistes exhortent un accompagnement de l'État
28/03/2022 - 15:30
Aïcha Debouza
Le prix des carburants a augmenté pour la énième fois. Alors que le gouvernement s’apprête à soutenir directement les professionnels du transport, la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de services au Maroc (FNGPS), principal représentant du secteur, se dit "impactée" par la hausse des cours des hydrocarbures.
À quelques semaines du mois de Ramadan, rien ne va plus. Si les prix des carburants enchaînent la course, le portefeuille des Marocains, lui, ne suit pas. Mais les automobilistes ne sont pas les seuls à crier ras-le-bol. "Tout comme le consommateur, les stations de service au Maroc ont été beaucoup affectées en raison du coût élevé du carburant. Une hausse estimée à plus de 30%", lit-on dans un communiqué publié ce lundi 28 mars 2022, par la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de services au Maroc (FNGPS). Selon la même source, l’augmentation de la facture de près d’un tiers a contraint de nombreuses stations à recourir à la dette afin de faire face à la hausse des coûts d’exploitation.
Dans ce sens, la Fédération demande au gouvernement d'élaborer une nouvelle politique. Le but ? Accompagner les stations et les doter de compétences permettant de s’approvisionner d'un stock de sécurité sans affecter leurs finances. "Nous souhaitons renforcer les entreprises opérant dans ce secteur et assurer la sécurité énergétique de l'État", fait savoir le communiqué.
Ainsi, pour les professionnels du secteur,
Réduire le coût des hydrocarbures, devenus hors de portée des membres de la Fédération, a eu un impact négatif sur les stations-service, rapportent les professionnels du secteur. Ces derniers sont aussi menacés par la cotisation minimale qui fait planer le risque de faillite sur "la plupart des stations". Explication : la hausse importante du chiffre d’affaires ne se répercute pas sur les marges, mais lève le montant de la cotisation minimale.
Une première décision pour faire face à cette crise en perspective : la FNGPS arrêtera temporairement la marché parallèle (communément appelé B2B). Les stations-service "distribuaient les carburants en dehors des stations-service". La Fédération demande, à ce sujet, à l'État de poursuivre ses efforts pour "réglementer le secteur" et lutter contre "la concurrence déloyale".
Dans le même ordre d'idées, l'organe représentatif des pompistes précise que "ces pratiques antérieures nuisaient à ce secteur, ainsi qu'à la trésorerie de l'État". Cette dernière essuie des "pertes de plusieurs milliards de dirhams", lit-on encore dans le communiqué.
L'indispensable intervention de l'État
Les professionnels demandent à la tutelle d'étudier à nouveau leur dossier revendicatif, notamment sur les volets réglementaires relatifs aux hydrocarbures. "On interroge la tutelle sur la place des stations-service dans sa vision stratégique relative à la transition énergétique, ainsi que leur avenir. Quelles sont les alternatives et les solutions parallèles pour assurer la pérennité des entreprises opérant dans ce secteur ?".
Tout en se lamentant sur une situation financière critique, les pompistes appellent l'Exécutif à ouvrir la voie au dialogue. "Il est nécessaire d'écouter les professionnels et de prendre l'initiative de résoudre leurs problèmes, car ignorer leurs demandes ne fera qu'exacerber et engorger cette situation déjà difficile, qui laisse présager le pire en cas de détérioration des conditions des stations-service", conclut-on.

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