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Haruki Murakami à bâtons rompus
25/12/2020 - 13:08
Khaoula Benhaddou« La balade de l’impossible », « Le meurtre du commandeur », « La course au mouton sauvage » ou encore « 1Q84 » sont entre autres les ouvrages du romancier japonais à la notoriété planétaire Haruki Murakami. Cette super star de la littérature nippone a fait une sortie remarquable dans une interview à bâtons rompus avec le journal français Libération.
De la complexité d’une pandémie
Dans cette interview, l’écrivain le plus lu dans le monde est revenu sur le coronavirus, cette pandémie qui a chamboulé la planète. Pour lui cette situation pandémique vient s’ajouter à une série de multiples changements récents : « je ne considère pas que la pandémie de coronavirus soit apparue comme ça soudainement à partir de rien…elle s’inscrit dans une enfilade de faits tels que la révolution d’internent et les réseaux sociaux, la mondialisation ou encore le populisme. Je ne pense donc pas qu’il faille traiter ce coronavirus comme un phénomène à part », précise-t-il. L’écrivain appelle les décideurs à « s’interroger sur la façon dont nous devons affronter cette série de changements conjoncturels ». Une lourde mission, il faut l’avouer.
Loin du feu des réseaux sociaux
Haruki Murakami qui vient de sortir un recueil de nouvelles au Japon tire également la sonnette d’alarme sur la place qu’occupent les réseaux sociaux dans la vie des citoyens. Il s’inquiète dans ce sens du vocabulaire utilisé : « Les réseaux sociaux se développent partout et avec eux une langue qui n’est plus la mienne, avec des phrases à la façon de celles des réseaux sociaux et une manière de communiquer propre aux réseaux sociaux et qui rejaillit ailleurs. Ce nouveau vocabulaire m’inquiète », s’indigne l’écrivain. Et d’ajouter : « Ce n’est pas la langue avec laquelle j’écris des histoires. Je n’ai pas la prétention de vaincre ce phénomène, mais je pense que je dois montrer qu’existe une possibilité d’écriture différente et plus forte ».
L’écrivain revient également sur l’impact des réseaux sociaux au quotidien, mais aussi du phénomène de buzz et de la dépendance. Il explique : « À cause des réseaux sociaux, tout propos peut enflammer Internet. Je pense que beaucoup de personnes vivent avec une trop grande conscience de ce risque et s’autocensurent. Moi je suis libre de dire ce que je veux, je m’en fiche, je ne suis pas sur les réseaux sociaux donc s’il y a le feu, je ne m’en rends pas compte ».
Et la littérature dans tout cela ?
Traduit dans une cinquantaine de langues, Haruki Murakami revient dans cette interview sur l’importance de la littérature surtout pendant la période du confinement. « Tous les arts sont nécessaires dans cette période... Aux informations, on ne parle que du coronavirus. Je pense que tout le monde en a marre et veut un monde diffèrent et un monde plus profond. Donc les arts sont nécessaires ».
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