Art & Culture
Lahcen Zinoun: "Je n’ai pas encore réalisé mes rêves"
01/05/2021 - 23:01
Khaoula Benhaddou | Saâd AouidyLahcen Zinoun n’est plus à présenter. Cet artiste multidisciplinaire a réussi malgré son parcours semé d’embûches à briller en tant que danseur étoile. Mondialement primé, Lahcen vient de publier un nouveau livre «Rêve interdit», une autobiographie qui se lit d’une seule traite.
Il est 14h au cœur battant de Casablanca, Lahcen Zinoun nous accueille chaleureusement dans sa maison, un havre de paix orné par des tableaux dessinés par ses propres soins. En nous ouvrons sa porte, Lahcen ouvre également son cœur et sa boîte à souvenir et nous invite à découvrir sa vie, ses passions et ses histoires.
En nous montrant les portraits de ses parents, Lahcen plonge dans ses souvenirs d’enfance. Né en 1944, il a eu un vrai parcours de combattant qu’il raconte dans son livre «Rêve interdit».
Au quartier Derb Moulay Cherif, Lahcen a poussé son premier cri. Un cri qui deviendra par la suite son arme pour faire face à l’injustice et au rejet.
Enfant, Lahcen Zinoun a grandi dans une famille modeste composée d’un père employé des chemins de fer et d’une maman femme au foyer. Après un bref passage à l’école coranique, il sera inscrit à l’âge de 7 ans à l’école primaire pour garçons, un monde étrange pour le petit.
"C’était pour moi un monde totalement nouveau auquel je n’étais pas du tout préparé. Dès l’entrée, je reçus mon premier vaccin puis je fus instruit des règles de discipline. Comme tous les garçons du quartier, j’étais dans un état que je peux aisément qualifier de sauvage, en tout cas peu au fait des règles en usage dans cet univers » lit-on dans le livre.

La découverte du conservatoire
Au temps du protectorat, les habitants de Derb Moulay Cherif n’avaient pas le droit de visiter leur propre ville. Ce n’est qu’après l’indépendance que le petit Lahcen découvrira Casablanca. En s’aventurant dans le centre-ville, il va passer à côté d’un beau bâtiment blanc et entendre une délicate musique filtrer à travers une fenêtre. Hypnotisé, Lahcen découvre alors le conservatoire qui sera par la suite son refuge.
Le jeune enfant s’inscrit sur le champ et commence les leçons de solfège sans prévenir son père. Petit à petit, Lahcen découvre ses différents talents et décide de louer un piano pour jouer de la musique. Un piano qui sera loué et amené à la maison avec l’aide précieuse de sa maman.
À la découverte de l’instrument, son papa va décider de l’expulser de la maison et Lahcen fera face à son premier rejet.
Malgré cela, le jeune artiste ne s’est pas arrêté et a fait de l’art un exutoire pour surmonter les épreuves. Il quittera le Maroc pour la Belgique où il rencontrera l’amour de sa vie Michèle Barret, une danseuse étoile qui deviendra sa partenaire et la maman de ses enfants.
De retour au Maroc, l’artiste sera encore une fois rejeté, mais ne baissera pas les bras et continuera de lutter farouchement pour faire reconnaître la danse classique et préserver le patrimoine marocain.
Malgré ses flamboyantes réussites, Lahcen Zinoun rêve toujours de développer la scène artistique marocaine et de donner aux nouvelles générations l’occasion de s’exprimer grâce à l’art.

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