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Fedwa Misk: "Les filles doivent cesser de voir en leur maman la divinité et le diable"
25/04/2021 - 23:04
Khaoula Benhaddou | Saâd AouidyAprès des études en médecine, Fedwa Misk troque sa blouse contre une plume. Après avoir travaillé dans plusieurs journaux et magazines marocains, la féministe décide d’entamer une nouvelle expérience.
Le décès de sa maman l’a poussé à se remettre en question et à écrire pour se libérer et faire son deuil. "C’est une sorte d’écriture thérapeutique qui m’a permis de comprendre plusieurs blocages", confie-t-elle.
Pour se libérer de ses peurs et multiples freins, Fedwa Misk a écrit « Nos mères ». Une pièce de théâtre 100% féminine qui réunit Maria, Imane, Fedwa, Hanane et Samira. À travers des monologues, les personnages lèvent le voile sur ce lien complexe entre ces femmes et leurs mères.
En 2019, la féministe a participé à une table ronde à Amsterdam sur la maternité. "Lors de cet événement, j’ai lu une lettre que j’avais écrite pour exprimer tout ce que je voulais dire à ma mère dans son lit de mort. Dans cette lettre je reviens sur ce lien fort qui unit la maman à sa fille et à ce rêve vendu à toutes les femmes. J’ai expliqué que la maternité pouvait des fois être un piège, un piédestal sur lequel toutes les femmes rêvent de monter, mais des fois il devient tellement haut qu’elles n’arrivent plus à en descendre", explique l’auteure.
Fadwa Misk trouve que le sacrifice des mamans ne fait pas souvent des enfants heureux. "Après mon discours, j’ai vu des visages se crisper. J’ai vu des larmes couler alors que les participantes étaient de différentes nationalités. J’ai compris que cette relation est si complexe qu’elle mérite d’être décortiquée. Et c’est là que m'est venue l’idée de créer ces personnages. J’aurais pu créer plus, mais je me suis dit que 5 c’est déjà bien avec des blessures et des histoires différentes", conclut-elle.
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