Société
Les enseignants « contractuels » s’accrochent à leurs revendications
03/02/2021 - 15:21
Meryem Ait OuaannaLe bras de fer entre les enseignants « contractuels », appelés par le gouvernement, cadres des Académies Régionales du Ministère de l’Éducation et de Formation (AREF), et le Ministère de l’Éducation ne semble pas prêt de s’atténuer. La Coordination nationale des enseignants contraints à contracter (CNECC) a appelé ce dimanche 31 janvier 2021 dans un communiqué, les professeurs à porter un brassard noir durant les trois premiers jours du mois de février. Un acte en signe de protestation contre « la répression brutale qu’ont connue les deux marches du 26 janvier, à Casablanca et Inzegane, ainsi que l’arrestation d’un professeur dont le procès a été tenu ce lundi ».
Les revendications se poursuivent
A l’heure actuelle, ils sont plus de 100.000 enseignants dits contractuels à revendiquer le statut de fonctionnaires au sein du ministère de l’Éducation nationale. Ces derniers, protestant contre la politique de contrat, mise en vigueur depuis 2016, s’inquiètent pour leur avenir qu’ils considèrent incertain, vu leur privation des principaux acquis sociaux, notamment la CMR (Caisse marocaine des Retraites).
« Aujourd'hui, nous sommes en conflit total avec le ministère de l’Éducation. Depuis 2018, aucune de nos revendications n’a été prise en compte. Contrairement à ce qui est dit pas le ministère, nous gardons toujours le même statut, celui d’enseignants contractuels », a déclaré à SNRTnews, Khadija El Bakaye, membre du CNECC, déterminée de poursuivre le mouvement de protestation jusqu’à ce que la tutelle réponde favorablement à la totalité des revendications de cette catégorie d’enseignants. Et de poursuivre : « Jusqu’à présent, notre situation est très instable, nous sommes privés du statut de fonctionnaire ainsi que de tous les avantages qui vont avec, à leur tête la CMR. Tout ce qu’on demande c’est l’intégration dans la fonction publique ».
Statu quo
Du côté du ministère, une source autorisée a indiqué à SNRTnews que pour le moment, «aucune nouveauté n’est à déclarer au sujet du dossier des enseignants-cadres des AREF ».
En réponse à une question orale sur la poursuite des grèves des enseignants-cadres des AREF et ses répercussions sur l’année scolaire en cours, le ministre de l’Éducation nationale Saaid Amzazi a précisé le 4 janvier 2021 à la Chambre des représentants que le système de recrutement contractuel a pris fin le 13 mars 2019. « Ces enseignants sont régis par un nouveau statut visant à donner la force de loi nécessaire au recrutement régional et à leur permettre de bénéficier d’un statut professionnel similaire à celui des fonctionnaires régis par le statut du personnel du ministère de l’Éducation nationale », a souligné le ministre. Ce nouveau système, tout en étant plus avantageux que son précédent, ne semble pas satisfaire les enseignants. Pour ces derniers, rien n'a vraiment changé. « Notre dernier contact avec le ministère remonte à 2019, celui-ci n’a malheureusement pas tenu à ses promesses », précise de son côté Khadija El Bakaye.
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