Société
Omra Ramadan: les voyagistes demeurent sceptiques
31/01/2022 - 17:00
Aïcha DebouzaDepuis le début de la pandémie liée à la Covid-19, plusieurs saisons de Hadjj et d’Omra ont été annulées causant d’énormes pertes à de nombreuses agences de voyages marocaines. Qu’en est-il de l’année 2022? Le petit pèlerinage du mois sacré est-il prévu cette année ?
Le 27 janvier 2022, le gouvernement marocain a annoncé l'ouverture de son espace aérien à partir du 7 février 2022. Une mesure qui a été bien accueillie par les opérateurs touristiques. Les voyagistes qui organisent la Omra Ramadan demeurent, eux, sceptiques.
Timing "trop juste"
"C’est un handicap pour les agences de voyages, car ouvrir le ciel à seulement un mois du Ramadan nous rend la tâche très difficile, voire impossible", rétorque Mustapha Aouizir, propriétaire d’une agence de voyages et membre de l’Association nationale des agences de voyages du Maroc. Ce dernier explique aussi que la planification d’un programme de pèlerinage se fait des mois à l’avance.
"Pour pouvoir acheter un grand nombre de billets d’avion et faire des réservations de chambres d’hôtels dans deux villes différentes de l’Arabie saoudite, en plus des visas, demande beaucoup de temps et d’efforts surtout. Il faut également se déplacer à la Mecque pour s’assurer que tout va bien, etc.", fait savoir Aouizir qui estime qu’avec une telle marge de temps, les chances d’organiser un quelconque pèlerinage sont très minimes.
Du coup, miser sur cette période présente un grand risque pour les agences de voyages. "Une fois là-bas, c’est l’agence de voyage qui prend la totale responsabilité de ses pèlerins". Aouizir rappelle que lors de la dernière ouverture des frontières, plus de 45 personnes ont été bloquées en Arabie saoudite. L'agence qui a organisé ce voyage a dû ainsi supporter le coût de séjour de ces clients. "Nous ne pouvons donc pas prendre de risque sans avoir eu une vision claire et nette de la crise sanitaire au Maroc par peur des décisions de dernière minute", martèle-t-il.
Abderafie Azzouzi, propriétaire d’une autre agence de voyages est du même avis. "Nous n’avons préparé aucun programme pour cette année. Le temps est trop serré. Même si nous le souhaitons maintenant, nous n’avons pas assez de temps. Nous ne pourrons organiser qu’une Omra d’une quinzaine de jours alors que les Marocains préfèrent passer plus de temps à la Mecque", souligne-t-il.
Pour Azzouzi, seules les périodes de pèlerinage d’au moins une trentaine de jours se vendent le plus en cette période de l’année. "Devoir la rétrécir tout en n’étant pas sûr de la menace de fermeture des frontières ne nous semble pas une bonne idée", conclut-il.
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