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Un rapport de l'UNESCO met en avant le potentiel des eaux souterraines
22/03/2022 - 11:07
MAPLe rapport intitulé "Eaux souterraines: rendre visible l'invisible", met en exergue le potentiel des eaux souterraines susceptibles de générer des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, à condition qu'elles soient gérées de façon durable.
Selon le rapport, les eaux souterraines représentent près de 99% des réserves d'eau douce sur Terre. Il relève que les bénéfices directs et indirects qu'elles procurent "passent trop souvent inaperçus ou sont ignorées laissant de nombreux aquifères (roche réservoir, ndlr) sans protection adéquate", notant que les réserves mondiales d'eaux souterraines "sont souvent mal gérées, sous-évaluées et exposées à des risques de pollution".
Les eaux souterraines fournissent la moitié du volume d'eau prélevé dans le monde, ajoute l'Unesco. Elles sont utilisées par la population mondiale à des fins domestiques, pour l'agriculture et l'industrie. "Un nombre croissant de ressources en eau sont polluées, surexploitées et asséchées par l'être humain, avec parfois des conséquences irréversibles. Il est essentiel d'utiliser plus intelligemment le potentiel des ressources en eaux souterraines, encore peu exploitées", a dit Audrey Azoulay la directrice générale de l'Unesco dans un communiqué.
Le document encourage les gouvernements à "créer et enrichir une base de connaissances dédiée aux eaux souterraines" afin de partager les données. Il appelle notamment les industries pétrolières et minières à partager leurs "données, informations et connaissances" au bénéfice des acteurs de la gestion des eaux souterraines. Le président sénégalais, Macky Sall, a ouvert lundi les travaux du 9e Forum mondial de l'eau à Diamniadio, à 30 km de Dakar, en présence de dirigeants, de ministres, de représentants et experts de plusieurs pays dont le Maroc.
Le président Macky Sall, a souligné dans son allocution d'ouverture que le Forum se réunissait au Sénégal "alors que la raréfaction des ressources hydriques et la dégradation de l'environnement continuent de s'aggraver". Selon Sall, "la situation n'est pas rassurante", notamment car "deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l'eau est rare". "Tout laisse croire que si rien n'est fait, la situation ira de mal en pis", a-t-il dit, notant que le 9e Forum mondial de l'eau était "l'occasion de sonner l'alerte sur la gravité de la situation". Il a également suggéré que "compte tenu des enjeux globaux il semble nécessaire que le G20 s'élargisse et élargisse sa composition. L'UA pourrait ainsi en devenir membre" car "l'Afrique compte plus d'un quart des pays membres des Nations unies", a-t-il déclaré.
Plusieurs chefs d'Etat étaient présents à l'ouverture de ce forum à Dakar Arena, à Diamniadio, dont le président Congolais Denis Sassou Nguesso, le Bissau-Guinéen Umaro Umaro Embalo, le président de la Mauritanie, Mohammed Ould Ghazouani, et la présidente de l'Ethiopie, Sahle-Work Zewde. Etaient présents également le président du Conseil mondial de l'Eau, Loic Faucho, le président de la Banque mondiale, David Malpass et Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, partie prenante dans l'organisation du forum. Pour sa part, l'empereur du Japon, Naruhito, s'est exprimé par visioconférence. Intervenant lors de cette cérémonie, le président du Conseil mondial de l'eau, Loïc Fauchon, a plaidé pour une écriture du "futur de l’eau" pour les États et les collectivités les plus pauvres. "A l’occasion de ce forum, nous devons écrire nous-mêmes le futur de l’eau. Reprenons la maîtrise du cycle de l’eau pour les États et les collectivités les plus pauvres", a-t-il dit .
Selon Loïc Fauchon, l’eau de la nature et l’homme doivent "redevenir inséparables". "La tâche est immense, me diriez-vous sans doute, mais elle est nécessaire.Il faut du temps, me diriez-vous, sans doute. Alors, pressons le pas, forçons l’allure. Il y a urgence et ces urgences nous sommes ici à Dakar pour les écrire", a souligné le président du Conseil mondial de l’eau. Parlant de ces urgences, il a évoqué la nécessité d’assurer "la sécurité de la ressource". "Disposer de plus d’eau, mais en consommer moins et mieux. La technologie, la part du digital ne suffiront pas. Il faut certes innover innover, encore innover, toujours pomper, transférer, dessaler, recycler, accroître les masses d’eau disponibles", a t-il dit.
La cérémonie d'ouverture de ce 9e Forum a été marquée par la remise de la septième édition du Grand Prix Mondial Hassan II de l'Eau, décernée à l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), en la personne du Haut Commissaire de l'organisation, Hamed Diané Séméga. Le Grand Prix mondial Hassan II a été remis au lauréat par le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, qui conduit la délégation marocaine participant à cet évènement et qui comprend plusieurs responsables et experts.
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