Economie
Agriculture: un programme "proactif" pour soutenir le monde rural
17/02/2022 - 21:21
Lina IbrizLe manque de pluviométrie cette année ne met pas seulement la saison agricole en péril, mais c’est tout un écosystème qui devra en subir les conséquences. Premier contributeur du PIB, la faible productivité du secteur agricole impacte automatiquement la croissance du pays. Ainsi, des mesures d’urgence s’imposaient pour limiter l’impact du déficit pluviométrique.
Dans ce contexte, la décision royale est venue apaiser l’angoisse des agriculteurs et éleveurs, affirme à SNRTnews Mbraek Tayi, enseignant chercheur à la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université Ibn Tofail de Kenitra et expert en développement rural. "L’initiative royale revêt une profonde symbolique et rassure l’ensemble des opérateurs du secteur de l’agriculture et de l’élevage", indique-t-il.
Les mesures prévues dans le cadre du programme exceptionnel permettraient de soutenir de façon directe les professionnels et les habitants des zones rurales qui comptent pour à peu près 40% de la population du pays. De façon indirecte, ces mesures permettraient de maintenir à un certain niveau la stabilité des prix et alléger la pression inflationniste qui risque de fragiliser davantage le pouvoir d’achat des Marocains.
Par ailleurs, ce programme exceptionnel comporte des mesures proactives qui permettraient de limiter les dégâts que subirait le secteur agricole à cause du manque pluviométrique. "Le programme lancé par SM le Roi est un plan proactif et envoie le message qu’il est temps pour l’ensemble des acteurs territoriaux d’adopter, à leur tour, une approche proactive face au problème de la sécheresse qui est un problème structurel au Maroc" souligne Tayi.
"Les institutions territoriales, notamment les conseils communaux et provinciaux doivent être en capacité d’agir et faire face aux impacts du déficit pluviométrique", ajoute-t-il.
Pour l’expert en développement rural, le programme exceptionnel envisage des mesures multidimensionnelles qui permettraient à la fois de préserver les acquis du secteur et de préparer le terrain à de prochaines stratégies de développement.
"Le programme permettra de préserver les capitaux investis dans l’agriculture, notamment au niveau de l’irrigation, un domaine dans lequel le Maroc a fait beaucoup de progrès et a beaucoup investi", explique Tayi, notant que "l’enjeu d’aujourd’hui et de demain est de construire une agriculture qui ne dépend plus totalement des précipitations, et le programme royal évoque aussi l’encouragement de l’innovation".
En outre, le programme accorde une enveloppe importante s'élevant à 3MMDH au secteur de l'élevage et autres activités y relevant. Ce montant vise à approvisionner les éleveurs en fourrages et subventionner ceux-ci pour limiter la hausse des prix. Cela constitue une mesure stratégique, juge Tayi.
"Le secteur de l’élevage est un secteur vital au Maroc sur le plan économique, vu que l’élevage est l’activité principale des populations de plusieurs régions du Royaume. Au-delà de ce qui est économique, le secteur de l’élevage a une dimension sociale et culturelle importante dans la structure du monde rural. Mais avec le retard et la faiblesse des précipitations, une grande partie des éleveurs pensent à abandonner carrément cette activité, ce qui impactera profondément le monde rural et son développement".
Et d'ajouter : "les éleveurs ne demandent que de simples mesures de soutien pour avoir des fourrages à un prix raisonnable et suffisamment d’eau pour le bétail". Le programme royal est venu répondre à ces attentes et bien d'autres, estime enfin Tayi.
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