Economie
Ce qu'attendent les exportateurs du nouveau gouvernement
03/10/2021 - 13:00
Lina IbrizLes échanges commerciaux étrangers constituent un élément vital pour l’économie marocaine. Le commerce extérieur représente en effet 87% du PIB du pays selon la banque mondiale, mais la balance commerciale du Royaume demeure structurellement négative, et le déficit s’est encore creusé depuis le début de la crise sanitaire. Selon les données de l’Office des changes, au cours des sept premiers mois de l’année 2021, le déficit commercial du Maroc s’est aggravé de 17,9% par rapport à 2020.
"A l’exception des phosphates et dérivés et dans une moindre mesure de l’agro-alimentaire, tous les autres produits et services ont affiché des régressions particulièrement prononcées. Les textiles et cuir, l’automobile et l’aéronautique ont été parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire", explique l’ASMEX.
La régression enregistrée par le secteur est, en fait, due à une perturbation profonde des chaînes de distribution mondiales. D’une part, les mesures sanitaires imposées au début de la pandémie ont impacté l’offre marocaine, après que plusieurs industries locales ont dû ralentir voire arrêter leurs activités. D’autre part, la demande a aussi reculé alors qu’il est devenu plus difficile d’y répondre à cause de l’indisponibilité ou le manque des conteneurs. A tous ces facteurs, s’ajoute l’augmentation des frais de transport international.
"Les statistiques de l’exercice 2020 font état d’une régression de 7,6% des exportations en général (-22 milliards de DH) tirée en cela notamment par le textile et l’automobile", souligne l’Association des exportateurs.
Ce que propose l’ASMEX pour relancer le secteur
Interrogée sur les priorités des exportateurs marocains et de leurs attentes du prochain gouvernement, l’ASMEX a indiqué que les acteurs du secteur s’attendent à ce que "le prochain gouvernement puisse instaurer un climat de confiance avec les opérateurs économiques et échanger lors de divers rendez-vous pour assurer un équilibre entre importateurs et exportateurs".
La mise à niveau du secteur nécessite avant tout une réforme fiscale. L’ASMEX mise donc sur la loi de finances 2022 et espère que cette loi introduira un nombre de modifications, notamment en matière de neutralité fiscale relative à la TVA à travers l’élargissement du champ d’application, la réduction du nombre de taux et la généralisation du droit au remboursement.
Par ailleurs, les exportateurs aspirent à une équité fiscale en matière de l’impôt sur les sociétés (IS) entre les entreprises installées dans les Zones d’Accélération Industrielle et celles installées hors ces zones en adoptant un taux d’IS unifié.
Parmi les attentes et recommandations formulées par l’association, figure également la mise en place d’incitations favorisant le développement des entreprises exportatrices, les entreprises innovantes, notamment les startups et les structures de soutien et la mise en place un fonds de développement des exportations (FODEX).
En parallèle, l’ASMEX appelle au réaménagement du barème progressif des taux d’impôt sur le revenu applicable aux personnes physiques et à la mise en conformité avec les règles de bonne gouvernance en matière de fiscalité internationale conformément aux conventions et accords.
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