Economie
Charte de l'investissement: les pharmaciens déterminés à accompagner la souveraineté sanitaire
25/02/2022 - 17:00
Imane Benichou"Le secteur pharmaceutique est stratégique où on investit beaucoup", a affirmé Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l'industrie et de l'innovation pharmaceutique (FMIIP), approché par SNRTnews. "Cette charte de l’investissement tombe à point nommé, pour pouvoir un peu répondre à une attente d’investissement", a-t-il souligné.
El Bouhmadi a alors expliqué que l'investissement dans ce secteur concerne généralement deux volets: "les établissements pharmaceutiques déjà installés et dont l'investissement se fait au niveau des nouvelles chaînes pour augmenter la productivité, lancer le produit ou faire des extension d’usine" et "les nouvelles installations et les nouveaux entrants qui arrivent dans le secteur pharmaceutique".
De nouveaux entrants
Pour ce deuxième volet, l'investissement en industrie pharmaceutique a été "jusqu’à maintenant compliqué", a affirmé le pharmacien. "Il faut d'abord acheter le terrain", mais "le foncier coûte cher".
Ensuite, arrive l'étape de la construction et la structuration du laboratoire pharmaceutique qui, selon El Bouhmadi, demande généralement quatre ans, or l’exonération pour ces investissements se fait uniquement pour deux ans. "Nous nous retrouvons, les deux dernières années, sans exonérations. C’est assez compliqué!", a-t-il commenté.
"Un foncier accessible" et "des incitations fiscales et douanières intéressantes pour les investissements", voici donc les attentes des pharmaciens de la nouvelle Charte de l’investissement.
Les extensions
Pour l'investissement dans les nouvelles chaines, "les extensions et les usines existantes déjà avec des capacités financières intéressantes", le président de la FMIIP a souligné qu'"aujourd’hui cela fonctionne bien". Cependant, a-t-il poursuivi, "si demain la Charte d’investissement traite aussi le volet des extensions de l’usine et de nouvelles chaines qui doivent également créer des emplois et qu'elle évoque des incitations fiscales, cela serait parfait puisqu'il donnera un nouvel élan à l’industrie". D’autant plus, qu'"aujourd’hui l’industrie pharmaceutique est en train d’investir avec la génération de l’assurance maladie obligatoire".
"Nous sommes aujourd’hui à 11 millions de bénéficiaires et nous allons passer à 22 millions", a rappelé El Bouhmadi, soulignant encore que "des besoins importants" en médicaments vont par la suite se manifester.
Vers une souveraineté nationale
"Nous sommes optimistes", a déclaré El Bouhmadi, assurant que les pharmaciens vont être "un peu plus réconfortés", avec cette nouvelle charte, engagés à accompagner la souveraineté sanitaire nationale. "Nous avons donc besoin d’être complétement autonomes par rapport au reste du monde et la pandémie du Covid-19 nous l’a bien montré", a-t-il confié à SNRTnews.
Selon des chiffres de 2020, rapportés par un mémorandum de l'Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), sur la politique nationale du médicament face au défi du Nouveau modèle de développement, l'industrie pharmaceutique a contribué à la création de 13.000 emplois directs et 52.500 emplois indirects, avec 15 milliard de dirhams (MMDH) de chiffre d'affaires.
Représentant environ 5 milliard de dirhams (MMDH) de valeur ajoutée et avec 1,3 MMDH d’exportations, l’industrie pharmaceutique nationale est l’un des secteurs à la plus forte valeur ajoutée du pays, avec des investissements permanents dans l’innovation technologique, la qualité, la formation et l’écologie. Cette industrie, composée d’unités industrielles à capitaux étrangers et à capitaux marocains, a permis la mobilisation du capital privé national ainsi que le développement d’Investissements Directs Étrangers (IDE) dans le secteur.
Le secteur contribue au PIB national à hauteur de 1,5% et représente près de 6% du PIB industriel, pour une contribution fiscale dépassant les 500 millions de dirhams. L’industrie nationale a également permis au Maroc de couvrir jusqu’à 80% de ses besoins en médicaments dans les années 90 et assure 62% aujourd’hui, toujours selon la même source. Chose "qui procure au Royaume un niveau d’indépendance inédit pour un pays à revenu intermédiaire", note-t-on dans le mémorandum.
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