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Cinéma : "La salle des profs", enseignante au bord de la crise de nerfs
01/03/2024 - 12:37
AFPLe film, signé du réalisateur germano-turc Ilker Çatak, est l'invité surprise dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger, où il est en compétition avec de grands noms : son compatriote Wim Wenders, mais aussi Jonathan Glazer ou Matteo Garrone.
"La salle des profs" raconte en 01H38 comment une enseignante ouverte et attentive, Carla Novak, va vaciller, confrontée à la défiance des élèves, de ses collègues et des parents.
Le collège où elle enseigne les maths et le sport a tout d'un établissement idyllique : propret, lumineux, les élèves y échangent en toute bienveillance avec leurs professeurs. Mais une série de petits vols finit par mettre en pièce la paix scolaire, en instillant le poison du soupçon.
"L'école représente en quelque sorte une petite société", a expliqué à l'AFP le réalisateur, âgé de 40 ans. Et le lieu parfait pour "mettre la pression sur ses personnages".
Après avoir filmé, à l'insu de ses collègues, un vol dans la salle des profs, l'enseignante va se retrouver prise en étau entre ses convictions et ses principes, parfois contradictoires. "L'enfer est pavé de bonnes intentions. Nous pensions qu'il serait intéressant qu'elle soit une très bonne enseignante, très sympa, mais pour qui les choses vont de pire en pire", poursuit le réalisateur.
Sous couvert de thriller, le film aborde de nombreuses questions, du respect de la vie privée aux préjugés, en passant par les défis posés à l'autorité et les dynamiques de groupe. "Carla Novak est peut être juste un peu trop naïve et ne sait pas mettre les limites", avance-t-il.
Le film, avec son personnage principal d'origine polonaise, explore aussi les questions brûlantes d'intégration et de multiculturalisme en Allemagne, pays confronté à la montée de l'extrême droite. Ilker Çatak a été scolarisé plusieurs années en Allemagne, puis en Turquie. "L'histoire de ma famille fait partie de mon identité, que je l'aime ou non, mon identité se reflète dans mes films", dit-il.
Sur la diversité de l'industrie du cinéma dans ce pays, "je ne veux pas dire qu'on a avancé mais plutôt qu'il reste beaucoup à faire", analyse-t-il. En attendant, le réalisateur a rendez-vous le 10 mars pour les Oscars. "Je vais juste m'asseoir à Los Angeles, parmi ces esprits brillants et me pincer. C'est incroyable, un honneur absolu".
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