Economie
Covid-19 : Sueurs froides pour les salles de sport
28/12/2020 - 16:06
Khaoula Benhaddou
Les salles de sport suffoquent. Depuis le début de la crise sanitaire causée par le nouveau Coronavirus, ce secteur est parmi les plus menacés. À Casablanca, par exemple, plus de 10.000 salariés risquent de perdre leurs emplois et une vingtaine de salles ont déjà mis la clé sous la porte.
L’ombre de la crise plane sur les salles de sport. Plus de 2.500 établissements de sport ferment leurs portes depuis le début de la crise sanitaire au Maroc. Si certaines salles de sport ont été autorisées à rouvrir après le déconfinement, d’autres se situant dans les grandes villes, ne voient toujours pas le bout de tunnel.
Aucune visibilité
Les gérants des salles de sport n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation. « Les salles de sport agonisent, la situation est catastrophique et le pire est à venir. Il y a quelques jours, nous avons rencontré le Wali de Casablanca, mais il ne nous a donné aucune date pour la réouverture de nos salles. Selon lui, il faudrait attendre que la majorité des Marocains se fassent vacciner pour avoir plus de visibilité », confie Omar Errefad Directeur Général d’une grande salle de sport marocaine. Et d’ajouter : « A Casablanca, 10.000 employés sont menacés du chômage. En ce qui concerne notre entreprise, nous ne sommes plus à même payer les salaires de nos employés. Nous avons plusieurs mois de loyers impayés et notre matériel se détériore jour après jour».
Depuis le début de la crise, plusieurs clubs de sport ont fait faillite, notamment à la métropole. Khalid, un ancien gérant, raconte son calvaire : « Notre petite structure n’a pas survécu à la crise. Depuis le début de cette pandémie, nous n’avons reçu aucune aide. Nous avons essayé de payer nos entraîneurs durant le confinement, mais ce n’était plus possible après. Nous avons arrêté nos activités le 16 mars dernier, avant d’avoir l’autorisation pour rouvrir à peine 30 jours et de refermer le 20 août ce qui a compliqué la situation ». Et au gérant d’ajouter « je ne comprends vraiment pas cette décision de laisser ouvrir les cafés alors qu'on oblige les salles de sport de fermer. Pourtant nous avons pris toutes les mesures nécessaires durant les quelques jours de réouverture. On s’est même endetté pour acheter le matériel de désinfection et tous les outils nécessaires. Nous attendons la reprise de l’activité pour vendre notre matériel et payer nos dettes » conclut avec amertume Khalid.
Un service sur commande
Inutile de rappeler les bienfaits du sport pour l’immunité, mais aussi pour la psychologie de l'être humain. Plusieurs sportifs ont souffert durant le confinement ... d’autres ont fait appel à des coachs à domicile. « Durant le confinement, des clients fidèles ont fait appel à moi pour les entraîner à domicile. Certes, je n’avais pas l’autorisation de le faire, mais c’était le seul moyen pour répondre à mes besoins, vu que la salle dans laquelle je travaillait ne parvenait plus à payer mon salaire », raconte Hassan, coach sportif. Et de poursuivre : « Mes clients avaient vraiment besoin de s’entraîner pour rester en forme et échapper à la dépression. Après le déconfinement, j’ai pu avoir un groupe de personnes que j’entraînais à l’esplanade de Hassan II. J’ai également créé une chaîne sur YouTube pour faire du coaching en ligne. C’est le seul moyen pour moi de rester actif».
Contourner les règles pour survivre, se reconvertir vers le coaching en ligne ou attendre passivement la date de réouverture, les professionnels du secteur multiplient les actions pour chercher une issue dans un milieu où le flou prédomine.

Articles en relations
Economie