Economie
Crise sanitaire et sécheresse: les éleveurs d'ovins et caprins mis à genou
26/01/2022 - 17:00
Imane BenichouAvec la propagation de la pandémie, le secteur de l'élevage au Maroc subit de plein fouet les perturbations des chaînes d’approvisionnement alimentaire du bétail. Outre la crise sanitaire, les éleveurs d’ovins, de caprins et de bovins souffrent de la sécheresse. Deux facteurs pèsent lourdement sur la production animale, comme le confirme, à SNRTnews, Abderrahmane Majdoubi, président de l'Association nationale ovine et caprine (ANOC).
"Aujourd'hui, un retard dans les naissances de décembre, janvier et février a été noté", a expliqué Majdoubi. Une situation causée, selon lui, par les aliments composés déséquilibrés et le manque de nourriture du bétail. Et à lui de poursuivre: "Le retard des pluies et la crise sanitaire ont eu un impact significatif sur les éleveurs. Certaines régions ne disposent plus de pâturages, notamment dans les régions du Moyen Atlas, de l’Oriental, de Rhamna et du Nord".
Le président a, en outre, précisé que Midelt et Khénifra, des régions où le pâturage est abondant, souffrent également du froid rigoureux. "Les éleveurs de Rhamna et de Doukkala souffrent aussi des retards de pluie et de l’accaparement par les investisseurs des terres pastorales", a indiqué Majdoubi, avant d'ajouter: "nous devons exiger plus du gouvernement pour garder le bétail, parce que nous parlons d'un grand produit qui nécessite un grand effort. Nous sommes en contact permanent avec les responsables du ministère de l'Agriculture".
Abattage et rentabilité
Pour Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, les éleveurs font face à une augmentation des coûts qui impactent leur production, "étant donné que la majorité des ingrédients de l’alimentation animale importée, tels que le maïs, le soja, le tourteau, etc, a connu une flambée des prix à l’échelle internationale".
Du coup, les éleveurs, "qui font de l’élevage pour gagner de l’argent et non pas pour perdre", se débarrassent de leurs bêtes qui ne sont plus devenues rentables, "parce que leur alimentation coûte de plus en plus chère", a précisé Kharrati, soulignant que tous les produits, y compris la pulpe de betterave, ont vu leurs prix augmenter, de 50% à 400%. "C’est devenu infernale", a-t-il commenté.
La hausse des prix a également touché le gasoil utilisé pour la production de l’eau et de l’électricité utilisées par les éleveurs, a indiqué Kharrati. De son côté, Majdoubi a souligné que les éleveurs se heurtent aussi au coût élevé du transport.
Devant un tel tableau, les viandes ne sont plus rentables. "Actuellement, le prix des viandes n’a pas bougé à l’instar des autres prix. C’est le seul produit qui a stagné", a fait savoir Kharrati.
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