Sport
Dans les coulisses de la qualification des Lionceaux aux JO Paris 2024
05/07/2023 - 18:12
Amine OubahaAprès plus de 10 ans d’absence, la sélection marocaine des U23 retrouvera les Jeux Olympiques de Paris 2024, après avoir décroché la qualification mardi 4 juillet soir face au Mali, dans une demi-finale de Coupe d’Afrique des nations, qui a eu lieu au Complexe Moulay Abdellah de Rabat. Une nuit où tous les supporters marocains ont tremblé de peur et ont aussi gambadé de joie durant un match historique de toutes les émotions. Reportage.
Mardi 4 juillet 2023, alors que la capitale du Maroc vivait toujours sous l’ambiance festive des supporters de l’AS FAR qui poursuivent les célébrations du sacre de la Botola Pro, un autre événement vient en cette journée estivale et ensoleillée de faire du bruit à Rabat, ville connue pour son calme et son atmosphère tranquille. Aux environs de 16h00, aucun signe n’indiquait que le Complexe Moulay Abdellah abritera un grand match historique pour la sélection marocaine des U23. Le mouvement aux alentours de l’enceinte de la capitale ne sort pas de l’ordinaire.
Comme d’habitude, les accotés du Complexe ne sont agités que par la circulation routière. En ce temps-là, tout près du stade, les préparatifs sécuritaires pour l’organisation de ce rendez-vous vont bon train. De importants dispositifs ont été mis en place pour assurer le bon déroulement de cette rencontre, même si personne ne prédisait que la présence du public sera massive.
Le calme avant la tempête
La sélection marocaine des U23 détenait une opportunité d’or en cette demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations des U23 qui se déroule au Royaume du 24 juin au 8 juillet, de gagner le Mali et décrocher un billet qualificatif pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
A deux heures du coup d’envoi, les gradins du Complexe Moulay Abdellah sont presque vides. Les chants et des rythmes musicaux de quelques groupes folkloriques présents au stade commencent à donner du tempo à cette soirée estivale où les joueurs d’Issam Charai son très attendus. L’heure du coup d’envoi approche et la présence des fans est toujours faible. Des supporters dispersés entre ceux installés dans les tribunes, le virage nord ou encore sud. A ce moment-là, on croyait que cette affiche Maroc-Mali revêtant pourtant, une importance capitale, n’attirera pas grand monde, notamment en cette période de vacances estivales.
Mais c’était tout le contraire. Visiblement, l’exploit des Lions de l’Atlas en Coupe du monde au Qatar a fait grandir l’engouement des Marocains pour les sélections marocaines de football. A 10 minutes de l’entame du match, le stade était plein à craquer. Les supporters sont là pour encourager les coéquipiers d’Ismael Saibari à fin d’écrire l’histoire et amener le Maroc encore une fois au-devant de la scène footballistique mondiale.
Optimistes…un peu trop et enthousiastes de suivre les Mondialistes Abdessamad Ezzalzouli et Bilal El Khannouss, les fans marocains ne doutaient en aucun cas en la capacité des Lionceaux de battre les jeunes Maliens. Mais contre tous les pronostics, cette équipe malienne s’est révélée dure et loin d’être prenable.
Ascenseur émotionnel
A 21h00, l’arbitre gabonais Pierre Atcho lance le débat devant un stade chaud bouillon. Les Lionceaux ont fait dès le début, monter leur pression d’un cran. Après 15 minutes de domination offensive, le Maroc parvient à ouvrir le score à la 14e minute par le biais de Zakaria El Ouahdi. Un but libérateur…mais qui n’a pas démotivé les Maliens, très ambitieux de sortir le grand jeu. Cet avantage a certes donné un coup de pouce morale aux joueurs marocains de négocier la partie avec plus d’envie de tuer les ambitions de la sélection malienne, mais on sentait que l’équipe d’Issam Charai manquait de quelque chose.
Après ce premier but, les Aiglons rentraient peu à peu au match, en assurant d’abord leurs camps et en se lançant de plus en plus de l’avant. En 2e mi-temps, la donne a changé. La sélection malienne hausse le rythme en multipliant ses assauts et en profitant de la baisse de forme de quelques joueurs de l’équipe nationale. A la 66e minute, Badara Diallou remet les pendules à l’heure et éteint la ferveur des supporters.
Déboussolés, les Lionceaux ont semblé perdu les repères face à une équipe malienne qui commençait à prendre le contrôle et plus de confiance. Les premières des 90 minutes se sont soldés sur le nul 1-1. Un résultat qui a fait planer le doute et minimiser l’espoir de décrocher la qualification aux JO, sans devoir jouer un match de classement face à la Guinée pour prétendre à cet objectif, tant convoité par la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Le duel s’est poursuivi aux prolongations avec la domination de jeu des Maliens, avant que le but d’Amine El Ouzzani n’allume la partie. Un deuxième but qui a fait exploser le stade de joie. Accolades, embrassades et sauts de joie, journalistes, supporters, joueurs au banc, président Fouzi Lekjaa et Walid Regragui ont tous cru que la mission était pliée. Mais cette extase s’est rapidement calmée, après l’annulation du but pour hors-jeu. Une décision qui a soulevé la colère de tous les supporters entre ceux qui demandaient à l’arbitre de consulter la VAR et ceux qui revendiquaient la validité du but.
Finalement, Pierre Atcho valide le but et annonce la bonne nouvelle aux Marocains. A 5 minutes de la fin du match, le rêve des JO paraissait tout proche. Alors que tout le monde attendait le coup de sifflet final, les Maliens ne lâchaient rien. Deux minutes après, ils égalisent encore une fois le score (2-2) infligeant ainsi, une douche froide à tous les Marocains. La séance des tirs au but était donc inévitable. La qualification aux JO se jouera lors de cette partie plein de suspens.
Heureusement cette fois-ci, les Lionceaux sont sortis vainqueurs (4-3) pour s’envoler à Paris 2024, pour la première fois depuis London 2012. C’est la 8e fois que l’équipe du Maroc de football jouera les JO après celle de 1964, 1972, 1984, 1992, 2000, 2004, 2012. La sélection marocaine a donc atteint un premier objectif, il lui restera un deuxième; celui de battre, samedi prochain, l’Egypte pour la CAN.
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