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Des analystes et observateurs tunisiens dénoncent les actes de Kais Saïed
27/08/2022 - 14:03
SNRTnewsDe nombreux hommes politiques, syndicalistes et journalistes tunisiens ont dénoncé l'accueil réservé par le président de la République tunisienne, Kais Saied, au chef de la milice séparatiste polisario, pour participer aux travaux du sommet du TICAD, estimant que cet agissement ne passera pas sans conséquences.
Le secrétaire général de l'Organisation tunisienne du travail, Mohamed Lassad Abid, a exprimé sur sa page Facebook, son étonnement face à la réception officielle du président tunisien Kais Saied "au leader un groupe qui n'est reconnu que par certaines parties pour des raisons obscures", ajoutant que "le conflit du Sahara demeure une question marocaine, et que nous (tunisiens) n'avons pas le droit de nous ingérer dans les affaires internes des autres pays".
Et d'ajouter que le président est content de cette "folie" qui a créé une crise diplomatique entre deux pays frères.
De son côté, l'ancien chef du mouvement Ennahda, Abdelhamid Jiassi, a déclaré que "le préjudice que le putschiste Kaïs Saied inflige à l'image et aux intérêts du pays ne sera pas camouflé par la suppression des vidéos de la réception du chef d'une entité artificielle, instrumentalisée pour des intérêts étroits".
Le journaliste tunisien, Makki Helal, a commenté l'accueil par le président Kais Saied du chef séparatiste Ibrahim Ghali, "dans la logique de l'investissement", non sans ironie. "L'Algérie ne nous donnera pas plus, nous ne gagnerons rien du tout du Polisario mais nous perdrons beaucoup avec le Maroc". Il ajoute: "dans la diplomatie, il faut savoir calculer ce qu'on perd et ce qu'on gagne quand on sort de sa zone de neutralité".
Enfin, le journaliste tunisien Mhamed Krishen a, à son tour, commenté le comportement du président tunisien dans un post sur sa page Twitter, estimant qu'il s'agit "d'un grave échec historique dans la gestion de la question du Sahara par l'État tunisien, violant une tradition bien établie depuis des décennies qui veut que la Tunisie ne soit impliquée d'aucune façon dans cette affaire". La démarche de Kaïs Saied a tué cette tradition, ajoute-t-il, tout comme elle a tué tous les fondements de la démocratie en Tunisie.
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