Société
Enseignement: 2021, l'année des grandes annonces
27/12/2021 - 12:00
Lina IbrizLa réforme du système de l’éducation est restée pendant des années l’une des priorités majeures et urgentes au Maroc. Différents gouvernements ont œuvré dès le début de leur mandat à mettre à niveau et développer le système éducatif marocain. Le gouvernement présidé par Akhannouch ne fait pas l’exception. Ainsi, l’année 2021 a été marquée par l’annonce de profonds changements pour ce secteur.
Suite aux élections du 8 septembre et la formation du nouveau gouvernement, Chakib Benmoussa fut nommé à la tête du département de l’éducation, qui fut rebaptisé ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports.
L’annexion du département du Sport à celui de l’Éducation nationale fut le premier changement dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle stratégie pour le secteur. Il s’agit en fait d’une démarche visant à encourager le sport scolaire. Benmoussa a, à cet égard, affirmé la volonté de son département à insuffler une véritable dynamique dans le sport scolaire et à accorder à l’éducation physique et au sport une place prépondérante dans les programmes scolaires. Pour ce faire, il a annoncé que le ministère continuera à allouer une moyenne hebdomadaire de trois heures aux activités de la vie scolaire et à augmenter le nombre de clubs pédagogiques au sein des établissements scolaires à hauteur de 38.000 clubs.
Le nouveau ministre s’engagea dans une série de réformes afin de mettre en place une école nouvelle, basée sur l’équité et l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et de la société. Le mot clé étant la qualité, des changements profonds furent annoncés, notamment au niveau des critères de recrutement des enseignants.
Ainsi, le "processus d’amélioration du recrutement et de l’attractivité des métiers de l’éducation" a été lancé. Dans ce cadre, une procédure de pré-sélection au concours écrit sur la base de critères "objectifs et rigoureux" a été mise en place, l’exigence d’une lettre de motivation "pour évaluer l’intérêt pour les métiers de l’éducation" a été introduite, et l’âge maximum requis a été fixé à 30 ans "afin d’attirer des candidats jeunes dans la profession d'enseignant".
Si pour le concours de cette année, les candidats titulaires de licence d’éducation ont été exemptés de la phase de pré-sélection, Benmoussa a annoncé que dans les années à venir l’accès au concours serait réservé uniquement aux titulaires de ladite licence, une disposition qui "contribue à encourager les parcours de formation longs en 5 ans renforçant la professionnalisation du métier".
Outre le renforcement des critères de sélection pour le passage des concours d'accès aux métiers enseignants en adoptant le principe de l'excellence, l’approche adoptée par le ministère pour la qualification des ressources humaines inclut trois autres piliers. Le département de Benmoussa prévoit également le développement de la formation de base en généralisant les filières de la licence en éducation, l’amélioration de la qualité de la formation qualifiante dans les centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation, et de la mise en place de mécanismes de suivi et de formation continue au profit des nouveaux enseignants et des praticiens tout au long de leur carrière professionnelle.
En parallèle à la mise à niveau des ressources humaines, l’augmentation des ressources financières a également été prise en compte. Ainsi, les crédits alloués à l’éducation nationale et au préscolaire au titre de l’exercice 2022 ont connu une hausse de 6,1%. En effet, le PLF-2022 a réservé un budget de 62,45 milliards de dirhams (MMDH) au secteur de l’éducation, alors que les crédits d’engagement (2023 et au-delà) au titre de l’investissement ont, quant à eux, été fixés à 5,068 MMDH, en augmentation de 50,16% par rapport à l’exercice 2021.
Le préscolaire … de bons résultats en 2021
Le Maroc s’est engagé, depuis 2018, dans la mise en œuvre du projet de l’enseignement préscolaire, à travers notamment l’augmentation du nombre des classes et l’amélioration de la qualité, ainsi qu’en termes de la généralisation de l’enseignement primaire, en particulier au milieu rural.
Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, le taux de scolarisation pour l’année 2021-2022 a atteint 79%. Sur le plan national, 985.428 enfants sont inscrits en 2020-2021, dont 482.860 sont des filles et 384.317 sont issus du milieu rural. Pour parvenir à un tel résultat, un budget important a été mobilisé. En effet, le projet de généralisation du préscolaire a atteint 951 millions de DH (MDH) pour la gestion, et 1,274 milliard de DH (MMDH) pour l’investissement.
La lutte contre le décrochage scolaire constitue un autre projet phare relevant de la réforme du secteur de l’éducation, et l’une des premières préoccupations du ministère. Sur ce volet, de bons résultats sont prévus pour l’année scolaire 2021-2022. Selon Benmoussa, le taux de décrochage devrait enregistrer un repli au cours de cette année scolaire, pour se situer à 2,1% pour l’enseignement primaire, 8% pour l’enseignement secondaire collégial et 7% pour l’enseignement secondaire qualifiant.
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