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Incendies: non, l'oiseau pyromane n'est pas un mythe
22/08/2021 - 13:36
Imane BenichouA l’instar de plusieurs pays en proie aux flammes, l’Australie fait face, chaque été, à des sécheresses et des incendies de taille. Certes, ces événements ont été imputés au réchauffement climatique, mais en 2017, les auteurs d’une étude publiée dans la revue Journal of Ethnobiology, ont décrit un "comportement intentionnel" d’une espèce d’oiseaux, surnommés «faucons de feu», qui contribuent à la propagation des feux de forêts. Un phénomène destructeur, qui est selon les chercheurs, observé depuis des millénaires.
Selon cette étude intégrant les connaissances écologiques traditionnelles des autochtones australiens, ces rapaces se rassemblent par centaines le long des fronts des feux brûlants, pour ramasser les bâtons qui couvent, les transportant jusqu'à un kilomètre de distance vers des régions que les flammes n'ont pas encore roussies, et les laissant tomber dans les broussailles ou dans l'herbe. "Les bâtons peuvent provenir de feux de cuisine humaine ou de végétation en feu ou fumante", précisent les chercheurs dans cette étude intitulée «Propagation intentionnelle du feu par les rapaces "Firehawk" dans le nord de l'Australie».
Au moins trois espèces connues d’oiseaux- le milan noir (Milvus migrans), le milan siffleur (Haliastur sphenurus) et le faucon brun (Falco berigora) -, propagent intentionnellement le feu vers des endroits non brûlés, de l'autre côté d'un cours d'eau ou d'une coupure artificielle créée par les pompiers, en brandissant des bâtons enflammés dans leurs serres et becs. Objectif : débusquer leurs proies faciles grâce aux flammes ou la fumée et se nourrir des restes d'animaux tués par le feu.
"Ce comportement peut se produire une fois ou à plusieurs reprises pendant l'incendie, par un seul oiseau ou par un petit pourcentage de l'ensemble des rapaces présents. Les tentatives peuvent être infructueuses, les bâtons enflammés tombant avant les zones non brûlées ou tombant sans enflammer la végétation", lit-on dans l’étude, toujours de référence.
Ce comportement a également été mentionné en Afrique de l'Ouest, en Afrique de l'Est, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Floride et au Texas, aux États-Unis, Panama, et au Brésil.
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