Société
Kénitra: une rencontre pour lutter contre les "fake news"
12/02/2022 - 21:30
MAPLors de cette rencontre organisée à la Faculté des Langues, des Lettres et des Arts relevant de l’Université Ibn Tofail sous le thème "Médias et dissémination des fake news: le cas Rayan", les participants ont expliqué que la médiatisation du cas de cet enfant s’est caractérisée, à bien des égards, par la dissémination de nombreuses fake news relayées par des médias électroniques, par la prédominance de la logique du profit de par une course effrénée pour les vues et le buzz.
À cet égard, le professeur de droit à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Kénitra, Badr Assarifi, qui a animé la rencontre, a regretté le recours de ceux qu’il a qualifié de "marchands des tragédies humaines" à des titres puisant dans le sensationnalisme et la désinformation dans le but de tirer des gains matériels sans aucune considération pour l’éthique du métier de journalisme.
Dans son intervention, il a également indiqué que le danger des fake news réside principalement dans la rapidité avec laquelle elles se propagent eu égard aux évolutions technologiques et à l'espace numérique qui lui offre un "environnement numérique fertile".
Dans le même ordre d’idées, il a évoqué à titre d’exemple le rapport publié par l’Observatoire des opinions publiques numériques au Maroc, selon lequel plus de 1,7 milliard de personnes dans le monde ont été touchées par le cas du petit Rayan.
L'intervenant a de même estimé que la lutte contre le phénomène des fake news doit reposer sur une approche globale, à commencer par les médias qui doivent vérifier l'exactitude et la crédibilité de leur travail, en passant par le public qui doit tirer ses informations des pages officielles et fiables des institutions médiatiques et ne pas tomber dans le piège du sensationnalisme porté par ceux qui diffusent les fake news.
Assarifi a également insisté sur le rôle des institutions d’éducation sociale que sont la famille, l'école et la société civile face aux fake news, lequel rôle consiste en la sensibilisation et l'inculcation de valeurs rejetant les rumeurs et les mensonges.
Il s’est également penché sur l’aspect législatif du traitement de la question de la dissémination des fake news, qui repose sur la prévention et la répression, soulignant la nécessité d’actualiser l’arsenal juridique en vigueur en la matière pour être au diapason des évolutions successives de l’espace numérique.
Abondant dans ce sens, les participants à cette rencontre (professeurs, chercheurs et étudiants) ont souligné le besoin pour une politique de communication efficace en temps de crise, afin d'éclairer l'opinion publique et de fournir des informations précises de première main, ce qui réduirait la marge d’action des "marchands d’illusions".
Ils ont également appelé les parties chargées de la gestion des plateformes des médias électroniques sérieux à vérifier l'authenticité de leurs informations avant de les diffuser, de même qu’ils ont plaidé pour la sensibilisation des utilisateurs des médias sociaux à l'existence d'outils sur Internet pour vérifier la validité des informations et distinguer les vraies informations des fausses.
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