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Kaizen, le documentaire phénomène
19/09/2024 - 12:06
Khaoula BenhaddouSorti le 13 septembre, "Kaizen", le documentaire du youtubeur Inoxtag, affole les adolescents mais aussi les compteurs sur Youtube. Depuis sa mise en ligne, gratuite, sur la plateforme le 14 septembre, le film frôle les 24 millions de vues!
Considéré comme l’un des youtubeurs les plus suivis en France avec plus de 8 millions d’abonnés, Inoxtag, de son vrai nom Ines Benazzouz, a volé la vedette cette semaine avec son documentaire "Kaizen".
Ce film qui trace l’ascension d’Inoxtag de l’Everest a atteint les sommets en récoltant plus de 24 millions de vues en 4 jours seulement.
Ce n’est pas tout, lors des avant-premières qui ont eu lieu dans plusieurs pays dont le Maroc, les salles de cinéma ont affiché complets.
D’ailleurs, l’avant-première qui a eu lieu à Marrakech a été marquée par une altercation violente entre un groupe de mineurs en raison d’une grande bousculade. Selon un communiqué des autorités, un mineur a utilisé un objet métallique noir, mettant en danger la sécurité des autres mineurs. L’objet métallique saisi est un jouet s’ouvrant sur trois faces. La police a arrêté le mineur et a saisi l’objet métallique.
Un documentaire qui ne fait pas l’unanimité !
Dans ce documentaire, le Youtubeur a souhaité passer des messages d’encouragement, de motivation et de dépassement de soi à la jeunesse "avec un peu d’entrainement, tout le monde peut y arriver !".
Un message qui semble plaire à la cible du Youtubeur composée principalement de jeunes adolescents "j’ai adoré ce documentaire. J’ai appris beaucoup d’informations sur le sommet du monde et j’ai été très heureuse en regardant le passage d’Inoxtag au Maroc et son ascension de Toubkal, une fierté !" explique Mariame, une adolescente qui est restée scotchée devant son écran durant 2h30.
Si les adolescents ont suivi avec beaucoup d’attention le documentaire et l’ont partagé avec leurs copains, Kaizen n’a pas été du goût de tous les spectateurs.
Sur les réseaux sociaux, les internautes pointent du doigt la surfréquentation de l’Everest, son impact écologique, la pollution du sommet et la mise en danger des populations népalaises.
Certes, durant son ascension, Inoxtag montre des images de déchets produits par les grimpeurs et la triste réalité des corps abandonnés des personnes qui tombent des sommets et essaie de sensibiliser sur ce phénomène mais il n’aborde en aucun passage "les émissions de gaz à effet de serre générées par les déplacements en avion et en hélicoptère"…souligne un internaute.
Dans ce sens, la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) a indiqué sur son site que l'Everest serait devenu la "plus haute décharge du monde…Situé à 4.000 mètres d’altitude, Pangboche dernier village habité avant le camp de base de l’Everest), n’est pas équipé pour gérer les tonnes de déchets qui, dans le meilleur des cas, sont redescendues des hauteurs. Les décharges à ciel ouvert s’y multiplient dégradant les sols, polluant les cours d’eau." Une information survolée dans le documentaire selon les spécialistes !
Une collaboration commerciale !
Certes, les images époustouflantes et la musique épique impressionnent le spectateur mais cela ne camoufle pas le nombre important de publicités pour des produits et des marques qui ont participé au financement du projet. Si cette pratique est courante chez les influenceurs et les Youtubeurs, elle n’a aucunement été mentionnée dans le documentaire, ce qui a valu de nombreuses critiques à Inoxtag qui a fini par préciser que Kaizen comporte le message "inclut une communication commerciale".
Si le documentaire d’Inoxtag a été largement critiqué pour son aspect commercial, il a tout de même attiré l’attention sur les sherpas, un groupe ethnique originaire du Tibet et qui font office de guides.
L’influenceur souligne le rôle crucial que jouent ces personnes qui accompagnent les grimpeurs au sommet et portent tout le matériel nécessaire lors de l’ascension. Un travail certes rémunéré mais extrêmement dangereux. D’ailleurs, selon des chiffres des autorités népalaises rapportés par l’AFP, un tiers des 315 morts répertoriés en un siècle sur les pentes de l’Everest sont des sherpas.
Certes, Inoxtag a montré la souffrance de ces personnes et les risques qu’ils encourent, mais les internautes n’ont pas hésité à l’accuser de l’esclavagisme moderne. Un screenshoot du documentaire est même devenu viral. Dans cette photo, on y voit Inoxtag tout sourire et derrière lui un sherpa portant 30 kilos de sacs "Ça fait vraiment le riche et ses esclaves derrière !", "j’espère qu’on mettra cette photo dans les livres d’histoire pour montrer à quoi ça ressemble l’esclavage au XXIe siècle" lit-on dans des postes sur X ce week-end.
Dépassement de soi etc pic.twitter.com/sNYM7yTvoj
— Raku ⭒๋࣭ ⭑ (@rakunborn) September 14, 2024
Pour se rattraper, l’influenceur a précisé que "Nous les Occidentaux, on y va pour le kiff. Eux ils y vont pour vivre".
Et de poursuivre "les plus grandes aventures se vivent toujours à plusieurs, rien ne se fait seul. Nous sommes toujours accompagnés, de près ou de loin, par quelqu’un."
Malgré les critiques adressées au documentaire, Kaizen fait un carton fulgurant sur YouTube et fait partie des tops 5 des tendances dans plusieurs pays.
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