Politique
Khalid Boukaich: les partis devront prendre le NMD comme feuille de route
11/08/2021 - 19:30
Lina IbrizLes élections 2021 interviendront dans un contexte de pandémie. Les enjeux n’ont jamais été aussi importants. La relance économique est en tête des attentes des électeurs marocains. Pour relever les défis de la période post-covid, les partis politiques devront "prendre le NMD comme feuille de route", précise le professeur de Droit à la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Tanger, Khalid Boukaich.
SNRTnews: Les élections interviennent cette année dans une conjoncture particulière avec la pandémie et ses impacts socio-économiques. Comment qualifier le moral général des électeurs et des partis politiques dans ces conditions ?
Khalid Boukaich: 2021 sera une année électorale par excellence. Trois scrutins seront organisés : les législatives, les communales et les régionales.
Ces échéances se tiendront dans leur délai constitutionnel. Des millions d'électeurs marocains voteront lors de ces élections du 8 septembre 2021, dans le cadre de mesures de sécurité strictes visant à endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus.
Mais la question qui s’impose aujourd’hui est le taux de participation. Car quel que soit le résultat de ces élections, le taux de participation citoyenne sera le principal indicateur de l’efficience ou non de ces élections. Et surtout de la légitimité des instances (communales, régionales, parlementaires et gouvernementales) qui sortiront des urnes.
En effet, la pandémie rendra l’organisation des élections compliquée. Les gens ne vont pas se déplacer en masse, mais on n’a pas d’autres moyens de voter à distance (le vote électronique), comme dans d’autres pays.
S’agissant des partis politiques, la gestion de la crise du Covid a montré en effet, leurs limites, leur absence du champ de décisions, et montré là où se prennent les décisions et se dessinent les grandes orientations du pays.
Cette faiblesse des partis politiques sera peut-être la principale cause de la baisse de la participation qu’on anticipe pour cette année pour ces scrutins, surtout que le pays dispose déjà aujourd’hui d’une sorte de feuille de route sociale pour les cinq prochaines années, dictée encore une fois par des orientations royales, comme le vaste chantier de l’élargissement de la couverture sociale ou la réforme du secteur public. Sans parler du Nouveau modèle de développement qui donne une ligne économique et sociale à suivre sur les 15 prochaines années.
Les enjeux des prochaines élections sont cruciaux. On s'attend à une relance économique forte dont les orientations ont été fixées par le Nouveau modèle de développement. Comment cela va-t-il influencer les programmes politiques des partis ?
- Les partis politiques devront absolument prendre le NMD comme feuille de route pour concrétiser leurs engagements et convaincre les électeurs.
Il s’agira, d’une véritable rupture qui est désormais attendue dans la conception des programmes des partis, base essentielle sur laquelle la classe politique gagne la confiance des électeurs. Que ce soit pour la majorité ou l’opposition, l’intégration des principes de base du Nouveau modèle dans l’ensemble des projets socio-économiques sur lesquels les partis politiques s’engagent durant la période électorale est une finalité cruciale pour que ce nouveau modèle puisse prendre vie.
En effet, les partis politiques devraient mettre en avant les priorités évoquées dans ce nouveau rapport et exprimées par des Marocains, concernant plus particulièrement la réhabilitation de l’élément humain, la santé, l’éducation et l’emploi. De même les partis politiques sont appelés à travailler sur des programmes en coordination avec les priorités évoquées dans ce rapport.
Mais l’enjeu ici ne réside pas simplement, dans l’application stricte des recommandations de la CMSD, mais dans la capacité des partis politiques à faire vivre ce modèle au double niveau national et local.
Bref, les partis doivent utiliser ce modèle comme levier de réforme, car il bénéficie de l’appui royal. Ce qui est extrêmement important quand on veut conduire de grandes réformes. Mais pour cela, ils doivent mobiliser des compétences capables de porter ce projet, aussi bien au niveau local que central, tout en trouvant le bon dosage pour que le politique ne se perde pas et ne soit pas vidé de sa substance.
Suite à l’annonce des résultats des élections, quels seront les défis majeurs que devra relever le nouveau gouvernement ?
Avec le contexte particulier que l’on vit en ce moment, le principal enjeu pour le prochain gouvernement est désormais d’ordre socio-économique. Ainsi, il doit apporter des réponses claires et concrètes aux fragilités sociales et aux problématiques économiques qui se sont posées avec la crise sanitaire et au changement de Nouveau modèle de développement et sur le nouveau pacte social de la protection sociale universelle, introduit et qui seront initiés dès cette année.
En effet, le volontarisme royal est de rompre avec l’ancien modèle, basé sur une croissance économique portée par la demande intérieure et la dette publique et un système de protection sociale devenue autant caduque que discriminant.
La clairvoyance de SM le Roi ouvre la voie à une nouvelle étape, celle du Nouveau modèle de développement qui est un cadre de référence des principes et priorités de développement, et un contrat économique et social qui illustre les liens de fidélité indéfectible entre le Trône et le Peuple.
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