Economie
La formation, la clé de développement de l’industrie pharmaceutique
23/04/2021 - 14:44
Meryem Ait OuaannaAu Maroc comme ailleurs, la crise sanitaire engendrée par la pandémie Covid-19 a mis en évidence l’importance cruciale de l’industrie pharmaceutique. Secteur stratégique pour l’économie nationale, l’industrie du médicament a constitué tout au long de cette période difficile une activité essentielle et prioritaire. Sur le plan national, ce secteur d’activité représente un poids économique majeur et contribue de manière assez significative à la création d’emplois.
Le secteur en chiffres
Selon les derniers chiffres communiqués par l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), ce secteur d’activité emploie près de 50.000 personnes, de façon directe ou indirecte, dont au moins 98% sont des Marocains. Un chiffre, qui d’après les industriels demeure intact, en dépit des conséquences engendrées par la crise liée à la Covid-19 à l’égard de l’économie nationale.
"Au Maroc nous avons 12.000 pharmaciens d’officine à travers le pays pour 36 millions d’habitants, alors que la France dispose de 23.000 pour à peu près de 68 millions d’habitants, sans oublier que notre consommation de médicaments au Maroc est 30 fois inférieure à celle de la France", a souligné Ali Sedrati, président de l’AMIP, dans une déclaration accordée à SNRTnews.
A l’heure actuelle, le Maroc dispose de 49 établissements pharmaceutiques industriels répartis partout dans le pays. Ces derniers livrent quotidiennement une soixantaine de grossistes de distribution couvrant la totalité du territoire national.
La formation, un levier indispensable
En effet, ce secteur réalise annuellement un chiffre d’affaires global de 15 milliards de dirhams représentant 1,5% du PIB national et 5,2 % du secteur industriel (AMIP). Tout comme n’importe quelle activité, le développement et l’évolution de l’industrie pharmaceutique dépendent essentiellement de la qualité de formation professionnelle dispensée.
"Le Maroc a la chance d’avoir pas mal de ressources humaines formées dans les universités nationales, que ce soit dans les universités de médecine, de pharmacie, de sciences, d’économie ou même d’ingénierie", indique Ali Sedrati. Et d’ajouter que "le secteur pharmaceutique est un secteur de technologie de pointe au niveau mondial. Quand on parle de technologie de pointe, on a besoin de formation, d’acquisition de technologies et de compétences".
Vu les exigences du secteur pharmaceutique en matière de qualité et de sécurité, la formation joue un rôle irremplaçable dans le développement de cette industrie. "Nous accueillons beaucoup de stagiaires des différents domaines, nous recrutons sur le tas et nous formons sur le tas. Ce secteur contribue lui-même de son côté à la formation puisque nous avons beaucoup de conventions avec les différentes universités du pays, de science ou de médecine ou de pharmacie ou autre", explique Ali Sedrati.
Un institut pour renforcer la formation
Dans cette même perspective, le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, Saaid Amzazi, le président de la CGEM, Chakib Alj, le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy et le président de la FMIIP, Ali Sedrati ont signé le 16 avril dernier à Casablanca une convention-cadre visant la création d’un institut de formation professionnelle dans les métiers de l’industrie pharmaceutique.
"Ce nouvel institut sera mis en place afin de permettre et d’assurer la formation de jeunes spécifiquement orientés aux activités de l’industrie pharmaceutique. Il s’agit d’un atout énorme aussi bien pour tous les pays africains, puisque cet institut pourra également accueillir et former des techniciens pour l’Afrique" nous a précisé Ali Sedrati.
"Le Maroc dispose déjà d’une pépinière de ressources formées, mais en parallèle, l’industrie pharmaceutique nationale a besoin de manière particulière de formations complémentaires spécifiques et c’est ce que va apporter ce nouvel institut. Depuis 2019, ce genre d’instituts de formation est doté d’une gestion partagée et commune entre le secteur privé, l’administration et la CGEM, ce qui pourra mieux rationaliser ou apporter une meilleure adéquation entre la formation et le besoin en termes d’emplois", souligne notre interlocuteur.
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