Les prix Nobel assurent progresser en termes de diversité, notamment pour les femmes

Hans Ellegren, secrétaire général de l'Académie royale suédoise des sciences, s'est dit "plutôt satisfait" de l'évolution du nombre de femmes couronnées en sciences dans les dernières années du prix. "Au cours des cinq dernières années, nous avons eu quatre femmes lauréates en chimie. C'est la moitié du total des femmes ayant reçu le prix" depuis sa création en 1901, plaide ce généticien, titulaire du poste depuis cette année. 

L'Américaine Carolyn Bertozzi, pionnière de la "chimie bioorthogonale", a remporté mercredi le Nobel 2022 de chimie avec son compatriote Barry Sharpless - désormais double nobélisé - et le Danois Morten Meldal. "En physique, nous avons eu deux femmes, bien que la physique soit un domaine scientifique très masculin, et une en économie. Donc on voit un changement et plus de femmes remporter des prix Nobel", a-t-il fait valoir.

"C'est parce que souvent ceux qui reçoivent les récompenses ont fait leurs découvertes plusieurs décennies en arrière et à l'époque la communauté scientifique était très différente de ce qu'elle est aujourd'hui", a constaté le responsable suédois.

L'autre femme lauréate cette année est Annie Ernaux, première Française sacrée en littérature, pour un total tous prix confondus de deux femmes pour dix hommes. Le record de Nobel féminins a été atteint en 2009 avec cinq lauréates, devant les millésimes 2018 et 2020 (quatre chacun). La dernière année sans femme au palmarès - une situation qui était très fréquente jusqu'à l'an 2000 - remonte à 2017.

La saison 2022 a été aussi peu diverse en origines géographique: cinq lauréats de l'Union européenne (un Suédois, deux Français, un Autrichien et un Danois) et six Américains.

Seul le Bélarusse Ales Beliatski, colauréat emprisonné du prix de la paix, est un citoyen hors des nations riches. Selon Hans Ellegren, une plus grande diversité géographique devrait émerger dans les années à venir, les travaux sacrés actuellement remontant encore aux années 1980-90, quand les recherches américaine et européenne dominaient sans grand partage.

"Je m'y attends. Mais on ne peut pas le garantir puisqu'on ne prédit pas qui va gagner les prix. On peut toutefois penser qu'il y aura aussi un changement sur les origines géographiques", a affirmé le responsable des Nobel. L'émergence de scientifiques asiatiques dans le palmarès est régulièrement évoquée comme une évolution attendue des prochaines années.