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L’histoire de l’Américain qui s’est découvert à moitié Marocain
03/01/2023 - 17:00
Sami NouaimDans un article paru dans la rubrique voyage de CNN, Tim Curran dévoile l’histoire qui l'a poussé à faire le voyage jusqu’au Maroc en passant par Paris en quête de la vérité sur ses origines. Après quelques semaines d'attente des résultats du test ADN, le verdict est tombé, Curran a découvert ses racines nord africaines et plus précisément marocaines. Ainsi, l’aventure commence.
"Lorsque j'ai envoyé des échantillons d'ADN à des services de tests génétiques l'année dernière à la recherche de ma famille biologique, je n'avais aucune idée que cela me lancerait dans une aventure”.
C’est une histoire pas comme les autres. Tim Curran a vu le jour en 1961 en Californie où il a été adopté à la naissance. Il n’aura donc jamais connu ses parents biologiques. Mais son amour pour l’histoire ainsi que sa curiosité ont été d’un autre avis.
Au fil des années, Tim a commencé à chercher sa famille biologique mais il se heurte à plusieurs obstacles. "J'ai toujours été bloqué par des dossiers scellés et des fonctionnaires discrets", explique-t-il. Cependant, avec la digitalisation et les tests ADN à domicile, la donne a changé.
Tim avait donc accès aux documents officiels qu’il recherchait sans complications et avait effectué 2 tests ADN. "J'ai attendu, anxieux, les résultats. Lorsque l'e-mail est arrivé, j'ai été stupéfait". Durant toute sa vie, il croyait dur comme fer qu’il était "un Américain blanc de base", mais il a appris que "ce n'était qu'à moitié vrai".
"Ma mère biologique est née dans l'Iowa. Mais il s'est avéré que mon père était nord-africain", indique-t-il. Mais jusqu’ici, Tim ne connaissait toujours pas l’identité de ses parents. Il commença ses recherches et après quelques semaines il était en mesure de les identifier et est tombé sur les coordonnées de certains de leurs proches.
C’est à ce moment que Tim a découvert son côté marocain. Son père biologique était né au milieu des années 1930 à Casablanca, au Maroc. Selon les documents qu’il s’était dégoté, son père aurait émigré aux Etats-Unis en 1959 où il a commencé une nouvelle étape de sa vie à San Francisco.
De son côté, sa mère a été élevée à San Diego. Après ses années de lycée, cette dernière avait déménagé à San Francisco. Toutes ces informations récoltées, n’étaient qu’un "amuse-gueule", Tim voulait en savoir plus sur l’histoire de ses parents et de ses origines. Il décida alors de partir à la rencontre de ses familles, maternelles et paternelles, et se présenter à eux.
À son grand soulagement, comme il le précise, les deux familles l’ont accueilli à bras ouverts malgré le choc que cette rencontre leur a procuré. "J'ai appris rapidement que mes deux parents biologiques étaient décédés et j'ai été profondément déçu d'avoir à jamais raté ma chance de les rencontrer", s’attriste-t-il.
Toutefois, ces rencontres avec sa "nouvelle famille" auront été très riches en informations. Son père travaillait donc comme installateur de sols dans le quartier de North Beach où sa mère travaillait comme serveuse de cocktails et danseuse dans un des bars du coin. Il a également découvert qu’il avait un demi-frère, une demi-sœur et des dizaines de cousins du côté de son paternel.
Ces derniers ont invité Tim et son aventure hors des États-Unis débute à Paris. Une de ses cousines qui habite à Paris a organisé une fête en sa faveur où une partie de la famille était présente. "J’ai été chaleureusement accueillie par toute la branche française de la famille". Ensuite, sa curiosité le mène au Royaume.
Le Maroc était, pour lui, tout un autre monde, lui qui n’a jamais mis les pays dans un pays musulman. C’est à Dar Bouazza, où sa nouvelle famille est propriétaire d’un ensemble de résidences d’été, qu’il a passé ses 6 premiers jours sur le continent africain. "Malgré le fossé linguistique, j'ai appris à tous les connaître - l'oncle sévère, les tantes maternelles, le cousin farceur - et j'ai reconnu bon nombre de leurs traits de personnalité et de leurs bizarreries - à quel point ils sont bruyants et curieux", commente-t-il.
Et comme bon touriste qui visite le Royaume pour la première fois, Tim est tombé sous le charme de la gastronomie marocaine séculaire. "J'ai passé près d'une semaine à engloutir de délicieux plats marocains authentiques comme le tajine d'agneau et la pastilla cuits et servis sur des terrasses en bord de mer”.
Après cette promenade de santé qui a duré presque une semaine, sa soif d'histoire a pris le dessus. Il décide de visiter, avec une de ses cousines et son mari, les villes impériales de Fès et Marrakech. Deux villes qu’il a d’ailleurs trouvées belles et impressionnantes, "étrangères mais étrangement familières". Tim a même eu droit à une visite personnalisée par des professionnels pour en savoir davantage sur ses racines.
C’est ainsi qu’il découvre le mausolée ancestral de sa famille à Fès. "J'ai vu de magnifiques mosquées et des lumières latérales inattendues telles que le plus grand temple juif de Marrakech, la synagogue Lazama. J'ai observé des artisans au travail, fabriquant de la poterie, de la maroquinerie et du tissu comme on le fait depuis des siècles".
Tim a même gouté à l’hospitalité marocaine. Après une excursion à Volubilis, l’ancienne ville romaine, le nouveau "marocain" a été accueilli par une famille berbère du Haut Atlas, où il a passé tout un après-midi avec eux. Le patriarche de cette famille lui a même offert un cours de cuisine et une djellaba pour ses photos.
En conclusion, Tim Curran estime que les tests ADN peuvent, ou non, donner des résultats inattendus. Ces derniers peuvent également, selon lui, inspirer des voyages fascinants à travers un pays ou autour du monde. "Ce que j'ai appris au cours de mon aventure, cependant, c'est que la meilleure partie - encore plus que les endroits que vous visitez - ce sont les gens avec qui vous vous liez, votre nouvelle famille qui vous ressemble, mais aussi très différente", a-t-il conclu.
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