Economie
L'OPEP augmente sa production: faut-il espérer une baisse du prix du carburant au Maroc?
03/06/2022 - 16:15
Mohammed Fizazi
Réunie à Vienne, l’alliance de l’OPEP+, rassemblant les 23 plus grands pays producteurs de pétrole, a décidé d’augmenter la cadence de la production, à l’heure où le prix du carburant poursuit son ascension au Maroc, comme partout dans le monde.
A l’issue de la réunion, l’OPEP a décidé que la production en juillet devra atteindre jusqu’à 648 000 barils par jour en juillet et août. Ceci a pour but d’offrir un léger soulagement à l’économie mondiale, et parvenir à une baisse des prix du carburant et réduire l’inflation qui en découle.
Cette décision pourrait-elle freiner la flambée des cours du pétrole et par ricochet permettre une baisse des prix du carburant au Maroc et dans le monde? De nombreux observateurs estiment que la décision de l'OPEP n'annonce pas la fin de la crise énergétique qui met en péril l'économie mondiale.
En effet, selon l’économiste Rachid Aourazz, chercheur au Moroccan Institute for Policy Analysis, le geste du cartel des pays producteurs du pétrole ne devra pas se traduire systématiquement par une baisse des prix du carburant. Il s'attend, par contre, à un maintien de la tendance haussière. "La visite prévue du président américain à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis pourrait avoir comme effet d’augmenter la production, car le but des Etats-Unis et de l’Union européenne est de faire baisser le prix du carburant, mais il est trop tôt pour être optimiste", a-t-il déclaré à SNRTnews.
Et d’ajouter: "La guerre en Ukraine, et la relance économique et industrielle post-covid font que la demande de pétrole soit en hausse permanente, ce qui laisse présager un rebond des prix malgré la hausse de la production".
Une tendance qui promet de peser lourdement sur le Maroc. "Concernant le Maroc, le prix du carburant dépend du prix du pétrole au niveau international, donc si le marché maintient sa tendance haussière, le Maroc devra s’attendre à une facture énergétique salée, qui conjuguée à la hausse du prix du transport des marchandises, aura un effet négatif sur le pouvoir d’achat des citoyens. D'autant plus que la taux d'inflation est à son plus haut", estime Rachid Aourazz.
Et de conclure: "Tout cela influe négativement sur le consommateur, mais aussi sur les entreprises qui subissent la baisse de la compétitivité et le repli du pouvoir d'achat des citoyens".

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