Economie
Prix des carburants: les recommandations de l’Observatoire du travail gouvernemental
08/04/2022 - 22:08
Imane BenichouSoulignant "l'intervention gouvernementale positive" pour protéger le secteur des transports de l'augmentation des prix du carburant, et l'injection "positive" de fonds supplémentaires dans la Caisse de compensation pour maintenir les prix du gaz butane, l'Observatoire du travail gouvernemental, rattaché au centre "Al Hayat" du développement de la société civile, a toutefois mis en évidence "l'absence de communication claire et explicite" du gouvernement concernant la crise de la hausse du carburant, et son attitude pour imposer une politique du "fait accompli" pour justifier les augmentations et de lier la crise "de manière exclusive" au contexte international.
L'Observatoire a relevé "le rejet" par le gouvernement de toute mesure de protection du consommateur marocain, notamment celles liées au régime fiscal des carburants, notant que 40% du prix des carburants sont constitués de la taxe intérieure de consommation (TIC) et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Le document a également signalé "la réticence" du gouvernement à discuter de la crise du carburant au Parlement et "son incapacité" à impliquer les différents partis politiques dans la recherche de solutions appropriées pour surmonter la crise. Il a aussi attiré l'attention sur "la non-intervention" du gouvernement dans la régulation de la concurrence et la détermination des marges bénéficiaires des distributeurs ainsi que "son indulgence" face aux conditions de stockage prévues par la loi.
L'Observatoire a par ailleurs souligné "le manque de clarté" concernant les plans du gouvernement sur ses orientations futures, "pour redresser la situation créée par la libéralisation des prix du carburant". "Le gouvernement n'a pris aucune mesure pour soutenir les propriétaires de stations-service et les aider à continuer à approvisionner le marché en pétrole", a-t-on encore noté.
Recommandations
L’Observatoire recommande, sur le court terme, de poursuivre la subvention du carburant des professionnels, de renforcer les mécanismes de suivi et de permettre aux vrais acteurs d'accéder au soutien. Il appelle aussi à faciliter l'accès des propriétaires de stations-service aux financements bancaires et les aider à continuer à approvisionner le marché en produits pétroliers.
Dans son document, l’Observatoire propose également de réviser ou geler les taxes appliquées sur les carburants pour une période de deux ou trois mois à l'horizon de la stabilité des prix des carburants au niveau international.
Sur le moyen terme, OTRAGO préconise de travailler à résoudre le problème de la raffinerie de Mohammedia, afin d'augmenter les capacités de raffinage et de stockage des hydrocarbures au Maroc et de contraindre les acteurs du secteur des hydrocarbures à accroître leurs investissements dans le domaine du stockage.
L’Observatoire recommande ensuite la réduction progressive de la valeur fiscale appliquée aux produits pétroliers pour permettre le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens. Il appelle à améliorer les conditions de concurrence entre les différents acteurs dans le domaine des hydrocarbures et à imposer des mécanismes plus transparents pour assurer l'équilibre des prix et des profits.
Parmi ses recommandations sur le long terme, l’OTRAGO propose de poursuivre l’amélioration et l’optimisation des services de transport public, afin de réduire la consommation intérieure des produits pétroliers.
L’Observatoire recommande en outre d’encourager l'utilisation et l'acquisition de voitures électriques, par des mesures fiscales plus attractives et plus équilibrées et appelle à la diversification des sources d'énergie et à la poursuite des investissements dans les énergies renouvelables comme principale source de consommation d'énergie au Maroc, ce qui peut réduire la dépendance au pétrole et assurer la sécurité énergétique.
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