Société
Marrakech-Safi: entre incertitude et espoir, le tourisme peine à assurer sa relance en 2021
24/12/2021 - 17:00
MAPAprès une année, certes, difficile, les professionnels ont nourri l’espoir que 2021 allait être une année de reprise et de relance, notamment dans un contexte marqué par l’amélioration de la situation épidémiologique dans le Royaume grâce à une multitude de mesures audacieuses mais, indispensables prises dans ce sens, et les grandes avancées réalisées par la campagne nationale de vaccination.
Des espoirs concrétisés en juillet dernier par l’atterrissage des premiers vols internationaux dans les différents aéroports du Royaume, marquant une réouverture officielle, tant attendue, du ciel marocain, après plusieurs mois de fermeture pour lutter contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Pour célébrer cette reprise, l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) avait même lancé l’opération "Welcome Back" visant à offrir un accueil des plus chaleureux aux premiers touristes et Marocains du monde qui reviennent à la mère-patrie. C’était l’euphorie…
"Nous avions bon espoir que 2021 allait être une année de début d’une reprise et relance tant attendues du secteur du tourisme et de l’hôtellerie complément sinistrés après une quinzaine de mois d’arrêt d’activité", a expliqué Mustapha Amalik, nouveau Secrétaire Général de l'Association Régionale de l'Industrie Hôtelière de Marrakech-Safi (ARIH-MS).
Des espoirs rapidement douchés par une série de décisions imposées par une conjoncture internationale difficile. "Hélas ça n’a pas été le cas. Cette reprise n’a pas eu lieu faute de la fermeture fréquente des frontières, alors que notre secteur dépend en grande partie de l’aérien", a déploré Amalik, également porte-parole de l’ARIH-MS.
Dans la foulée, il s'est attardé sur les difficultés que connait ce secteur névralgique et les autres activités annexes (artisanat, arts populaires...) au niveau de la région Marrakech-Safi en général, et de la cité ocre en particulier, destination phare du tourisme international, en raison des répercussions socio-économiques lourdes engendrées par la persistance de la propagation de la Covid-19 et ses variants.
Dans cette conjoncture plutôt morose, les professionnels "se trouvent forcés à adopter une gestion compliquée à courte vue, même si nous devons nous habituer, désormais, à vivre dans un monde d’incertitude", a-t-il souligné.
"Nous n’avons aucune visibilité. Au moment où, on pensait que la saison d’autonome nous redonnerait espoir, vient encore une fois, la suspension des vols internationaux et la fermeture totale des frontières fin novembre pour impacter lourdement la saison de fin d’année", a regretté Amalik, mettant l'accent sur le lien étroit entre le tourisme et les aléas et changements survenus dans le contexte international.
Pour sauver un secteur à bout de souffle, préserver des milliers d’emplois et pérenniser une activité qui représente le cœur battant de la dynamique de Marrakech et toute sa région, les professionnels ont émis une série de recommandations, notamment la prorogation du mécanisme de l’Indemnité Forfaitaire (IF), la prorogation des reports de crédits et leasing pour les salariés du secteur et la requalification des crédits d’investissement (crédits contractés par les entreprises touristiques) entre autres.
Des recommandations qui ont été accueillies favorablement par le ministère de tutelle, en la personne de Mme Fatima-Zahra Ammor, qui a promis notamment la facilitation d'accès au financement bancaire et la prolongation de l’octroi des indemnités Covid-19 aux salariés du secteur inscrits dans la CNSS, jusqu'à fin décembre 2021, après la fin du contrat programme.
Le ministère s'est, de même, projeté dans la période post-Covid-19, promettant un programme de promotion de la destination Maroc, en partenariat avec les différents professionnels du secteur. Elaboré par l'ONMT, ce programme intégré et innovant a pour objectif d’attirer les touristes étrangers dès la levée des restrictions.
Le ministère a également invité les professionnels à s’intéresser davantage au tourisme interne, qui assure plus de 30% des nuitées. Une aubaine qui reste toutefois conditionnée par la mise en place d’une offre touristique alléchante et parfaitement adaptée au pouvoir d'achat des citoyens, puisqu'une grande partie des hôtels demeurent inaccessibles pour la classe moyenne.
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