Naoufal Souitat, un Marocain au coeur du programme Artemis de la NASA

Naoufal Souitat est titulaire d’un Master en ingénierie mécanique de l’Université de New Hampshire (États-Unis). Fort de dix ans d’expérience en ingénierie de production et de qualité dans le domaine aérospatial, il s’est spécialisé, lors de ces deux dernières années, dans l’ingénierie aérospatiale, en rejoignant le Southwest Research Institute. "Il s’agit du plus grand organisme de recherche à but non lucratif aux Etats-Unis, j’y occupe le poste de "SMA manager" (responsable sécurité et assurance des missions spatiales) à  la division des sciences et ingénierie spatiale", a-t-il déclaré à SNRTnews.

Le poste qu’occupe Naoufal Souitat implique de veiller à la sécurité des engins spatiaux, des matériels et processus qui entrent dans leur construction. "Dans le cas de la mission Artemis 1 par exemple, ce sont les SMA managers qui décident si la mission devrait se poursuivre ou non en cas de problèmes", a-t-il révélé.

Et d’ajouter: "Nous travaillons exclusivement avec les missions de la NASA et la NOAA (Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique)". Concernant son rôle dans la mission Artemis, notre interlocuteur indique que de part son expérience de 10 ans  en tant que directeur du service des ingénieurs de qualité à Cobham, il a eu un rôle direct dans la qualification des câbles coaxiaux de radiofréquence, qui sont actuellement installés au vaisseau spatial Orion, qui transportera plus tard les astronautes.

"Ces câbles permettent la communication entre le vaisseau spatial et la base sur terre, en transmettant et émettant les signaux. Nous avons été obligés d’adopter une nouvelle manière pour fabriquer lesdits câbles, car la manière standard n’a pas marché pour cette mission. J’ai dû donc développer, avec mon équipe, une nouvelle technique, et passer des phases de qualification. Il s'agit de tests et expériences qui permettent de s’assurer que les nouveaux câbles obtiennent de meilleurs résultats dans un environnement spatial. Ainsi, ils seront approuvés par la NASA", ajoute Naoufal Souitat.

Et à lui de poursuivre: "Artémis 1 est le premier parmi 12 autres vols, il s’agira de tester le "Space Launch System", ainsi que le vaisseau spatial Orion. Ce dernier sera occupé par deux mannequins, chacun sera équipé de détecteurs sensoriels, chargés de mesurer tout ce que pourraient subir les astronautes lors d’une telle mission, d’autant plus que cette mission fera un tour autour de la lune via un chemin qu’aucun vaisseau spatial occupé par des êtres humains n’a emprunté auparavant. Il faut donc étudier l’effet des radiations extérieures dans ces lieux encore inexplorés de l’orbite lunaire”.

Sans oublier, ajoute-t-il, que le vaisseau va pénétrer l’atmosphère à une vitesse dépassant 30 fois celle du son, ce qui est également du jamais vu pour un vaisseau occupé par des humains. "Ce sera donc l’occasion de tester la solidité de la carcasse du vaisseau".

Naoufal Souitat souligne par ailleurs que le programme Artemis revêt une grande importance, car non seulement grâce à lui l’humanité fera son retour sur la lune pour la première fois depuis 1972, mais c’est le début d’un programme à plus grande échelle, qui a pour but d’installer une base permanente sur le sol lunaire, en vue de préparer la conquête de la planète Mars. Ce sera ainsi l’avènement de la nouvelle génération industrielle, basée sur l’usage des ressources naturelles de la lune et d’autres planètes, ce qui constitue une révolution dans le domaine de la conquête spatiale.