Société
Plantation aléatoire des palmiers: le warning de la société civile
10/08/2022 - 12:00
Mohamed Berrada | Ouiam FarajSur les réseaux sociaux, les vidéos filmant les travaux de remplacement d’arbres par des palmiers se multiplient, publiées par des internautes habitant différentes villes du Royaume. La dernière en date, authentifiée par SNRTnews, a été prise sur un boulevard au quartier Mesnana de Tanger, dans laquelle un riverain se désole quant à la nature aléatoire de ce procédé, et regrette la destruction des arbres qui faisaient la beauté de l’avenue et qui offrent un abri du soleil aux passants. Une source autorisée que nous avons consultée a par ailleurs affirmé que la Wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a ordonné immédiatement l’arrêt de ces travaux dès le lendemain.
Au niveau national, une pétition en ligne, lancée par l’association «Maroc Environnement 2050», s’insurge contre la plantation aléatoire des palmiers dans les villes. Son texte rappelle que le Maroc est classé deuxième en matière de diversité biologique dans le pourtour méditerranéen, et que cette spécificité mérite une attention particulière pour sauvegarder le patrimoine naturel menacé. Adressée au ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville et au ministère de la Transition énergétique et du développement durable, elle estime que la plantation aléatoire des palmiers est "une erreur professionnelle et une aberration environnementale" graves, vu qu’elle porte atteinte à l’identité et la mémoire visuelle du paysage urbain et qu’elle ne bénéficie en rien à l’environnement. Et d’ajouter que le palmier planté hors de son cadre naturel est condamné à une mort rapide.
«La nature n'attend pas»
Jointe par SNRTNews, Salima Belemkaddem, présidente de l’association Maroc Environnement 2050, appelle à cesser de planter les palmiers hors de leurs oasis. "Les palmiers surgissent partout dans nos villes, malgré leur coût considérable", estime-t-elle, avant de poursuivre: "nous ne sommes pas en train d’appeler à faire disparaître le palmier, mais à réglementer sa plantation, chose qui ne se fait plus depuis plusieurs années". Elle estime par ailleurs que dans le contexte actuel de sécheresse et de feux de forêts, il est inconcevable de planter des palmiers au lieu des arbres, dont les bénéficies sur l’Homme sont très nombreux.
La pétition a atteint 1.000 signatures selon son initiatrice, "ce qui est en dessous des attentes", considère-t-elle, car les Marocains ne sont malheureusement pas familiers avec le concept des pétitions. Elle regrette également le fait que la question environnementale soit considérée par beaucoup comme une problématique secondaire. Malgré ces obstacles, elle se dit déterminée à aller jusqu’au bout et à interpeller tous les responsables sur la dangerosité de la situation, car "la nature n'attend pas", conclut-elle.
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