Société
Quelles sont les mesures à prendre par le Maroc pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?
09/03/2021 - 20:30
Malak BoukhariLe gaspillage alimentaire est un fléau à ne pas prendre à la légère. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies estime les pertes et gaspillages alimentaires à 220 kg par habitant par an au Maroc. Selon Abdellatif Hadj Hamou, «dans notre pays, c’est au niveau de la production, du stockage et de la logistique que les pertes et gaspillages alimentaires sont les plus importants, environ 60% au total, alors que dans les pays développés, ils sont plus concentrés sur l’aval, notamment sur la distribution et la consommation ».
La lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires permettrait au Maroc d’améliorer ses performances sur plusieurs axes inscrits dans le cadre de ses objectifs de développement durable « ODD ». Il s'agit entre autres mesures d'« améliorer la santé publique des femmes, notamment allaitantes, et des enfants ; gérer les ressources naturelles de manière durable et rationnelle ; garantir une meilleure préservation de l’environnement en réduisant l’impact des déchets et les émissions de gaz à effet de serre (GES); et puis créer de nombreux emplois dans l’économie circulaire liés aux économies et à la redistribution » précise Abdellatif Hadj Hamou.
Pour atteindre ces résultats, le Maroc doit «inscrire les pertes et gaspillages alimentaires dans le cadre de sa stratégie nationale de développement durable, au même titre que la réduction des déchets» insiste-t-il.
Plusieurs actions sont donc à engager pour contribuer à une prise de conscience nationale de ce véritable fléau. D’après Abdellatif Hadj Hamou, il est nécessaire de : « lancer de manière urgente des études quantitatives et qualitatives pour estimer les pertes et gaspillages, le long de toute la chaîne de valeur, pour la plupart des produits entrant dans l’alimentation nationale ».
Il explique également que le Maroc gagnerait beaucoup à inscrire la politique nationale de réduction des pertes et gaspillages dans la loi et ce en «interdisant la destruction des produits encore propres à la consommation, notamment au niveau de la transformation, la distribution et la restauration et en offrant des incitations fiscales aux acteurs qui cèdent les produits alimentaire à des associations agréées, à l’instar d’autres pays, notamment la France avec la loi Garot ». Aussi, mener une campagne de sensibilisation afin d’«informer et de sensibiliser toutes les parties prenantes, notamment les consommateurs, avec un plan de communication global ».
La dernière action et non des moindres serait d’ «analyser les sources de pertes et gaspillages alimentaires et engager des plans d’actions sectorielles, avec toutes les parties prenantes, pour parvenir à une réduction graduelle des pertes et gaspillages d'environ 50% environ à échéance 2030, en conformité avec les objectifs de DD des Nations Unies » conclut-il.
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