Romain Saïss: "Ce qu'on a fait n'est pas une fin en soi"

Capitaine emblématique des Lions de l'Atlas, Romain Saïss a su franchir tous les caps pendant la Coupe du Monde pour aujourd'hui faire partie des meilleurs défenseurs de l'histoire du football marocain. Discret, souriant et habituellement très bon client pour les journalistes, Saïss bénéficie d'une plus grande visibilité depuis le parcours de l'équipe nationale au Mondial. 

Un statut de superstar, que lui, a eu un peu de mal à gérer au tout début. Au fil des jours et des semaines, Saïss s'est adapté en créant notamment son compte Instagram quelques mois avant le Mondial, pour y communiquer avec ses fans et supporters, alors qu'avant c'est uniquement en zone mixte et en conférence qu'il s'adressait au public. Assumant parfaitement ce nouveau statut, il revient longuement sur la Coupe du Monde, ses acquis et son impact, dans une interview accordée à "Onze Mondial". 

Le capitaine a notamment souligné l'importance de capitaliser sur ce succès international pour faire avancer le football au Maroc et profiter de cette visibilité pour franchir d'autre paliers en tant que vrai pays du football. 

"C’est aussi à nous les joueurs de prendre conscience que ce qu’on a fait n’est pas une fin en soi. On a désormais un statut. On est onzièmes au classement IFFA. Il va falloir l’assumer dans les mois et années à venir. Il faut que ça reste la place du football marocain et pas juste un événement dans l’histoire du foot et qu’on retombe dans nos travers", a confié le capitaine des Lions de l'Atlas. Avec une vision futuriste, fidèle à sa réputation d'homme qui va de l'avant, Saïss explique comment cet exploit doit servir aux prochaines générations. 

"Il faut que ça serve pour les générations futures. Le football marocain doit continuer à se développer, à évoluer dans le bon sens pour réitérer ce genre d’exploits dans le futur", estime Saïss, en soulignant que l'équipe nationale peut s'appuyer sur un homme comme Walid Regragui, capable de trouver les mots pour fédérer le groupe derrière un objectif commun. Et Saïss choisit les bons mots pour décrire le patron de la tanière. 

"Il a un discours, quand tu l’entends avant le match, t’as envie de tout donner sur le terrain. Il a amené ce côté gagneur qui faisait cruellement défaut à la sélection. Ça faisait pas mal de temps qu’on ne faisait rien dans les grandes compétitions. Il fallait arrêter de se trouver des excuses". 

En décidant d'arrêter de trouver les excuses et se battre pour l'exploit inédit, Regragui a même réussi à unir toutes les composantes du football marocain derrière un objectif commun avec un peu de Nia, un brin de courage et beaucoup de bonne volonté. 

"On n’était pas plus nuls que d’autres équipes, on a de bons joueurs, il fallait devenir une équipe. On a su créer quelque chose de fort entre nous. Ça s’est ressenti. On faisait tous les efforts, même ceux qui jouaient moins (...) C’est cette ambiance qui nous a permis d’aller aussi loin. Il suffit qu’un joueur ne soit pas dedans pour mettre à mal la symbiose. On a créé des liens forts, et ça s’est ressenti sur le terrain" poursuit le capitaine de l'équipe nationale. Et de conclure: "Il va falloir tirer les enseignements de cette compétition pour continuer à avancer. Il faut que ça soit une base solide et ajoute des détails pour encore s’améliorer".